(RV) Le père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile de ce dimanche 20 juillet, 16e dimanche du temps ordinaire. Evangile selon saint Matthieu. 13. 24 à 43 : « De peur qu’en arrachant l’ivraie, vous n’arrachiez le blé en même temps. »
Ecoutons le commentaire du Père Pascal Montavit
L’Evangile de ce jour nous propose trois paraboles sur le Royaume des Cieux. Chacune
d’entre elles nous permet de mieux comprendre ce grand mystère qui concerne la manière
avec laquelle nous mettons en pratique l’enseignement de Jésus. Voyons cela plus en
détail.
Tout d’abord, Jésus compare le Royaume des Cieux à un homme qui sème du bon grain
dans son champ. L’ennemi survient et sème de l’ivraie au milieu du blé. Les serviteurs
du maître proposent d’enlever l’ivraie mais le maître refuse car le bon grain pourrait
être arraché en même temps. Cette comparaison reflète bien notre monde : le bon grain
et l’ivraie croissent côte à côte. C’est à chacun de nous de discerner ce qui est
bon de ce qui est mal et de faire son choix. Toutefois, cette comparaison peut aussi
se comprendre par rapport au cœur de l’homme. Nous pouvons parfois nous concentrer
plus sur la conversion des autres que sur la notre. Nous prions pour que le Seigneur
change notre prochain, qu’il enlève l’ivraie de son cœur ! Mais le Seigneur ne répond
pas toujours à cette prière. Il laisse l’ivraie croître avec le bon grain. C’est d’une
part un appel qui nous est fait à aimer l’autre jusque dans sa faiblesse, ses limites.
Cette réflexion nous appelle cependant à aller plus loin. Notre propre cœur renferme
lui aussi de l’ivraie…et le Seigneur la laisse côtoyer le bon grain. Lorsque l’ivraie
dans le cœur de mon prochain m’exaspère, il est bon de nous rappeler cette parole
de Jésus : « Comment peux-tu dire à ton frère : ‘Frère, laisse-moi ôter la paille
qui est dans ton œil’, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans ton œil ? » (Lc
6,42).
Jésus compare ensuite le Royaume des Cieux à une graine de moutarde. Elle est la plus
petite des semences mais elle dépasse toutes les autres plantes potagères et devient
un arbre, si bien que les oiseaux du ciel font leurs nids dans ses branches. Par cette
comparaison, Jésus affirme que tous ont une place dans le Royaume, même le plus petit
d’entre nous. C’est justement en nous reconnaissant petits que nous pouvons laisser
le Seigneur agir en nous et nous donner du porter du fruit.
Enfin, le Seigneur compare le Royaume des Cieux à du levain qu’une femme enfouit dans
trois grandes mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. Le levain
est ce qui demeure caché mais qui permet au pain de lever et d’être comestible. Jésus
nous rappelle alors que c’est à ses yeux et non devant ceux des hommes que nous sommes
appelés à agir. Notre Père qui voit dans le secret, saura nous le rendre (Mt 6,4).
Jésus conclut cette série de paraboles en montrant que tous ne sont pas capables de
les comprendre. Certains ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent
pas. Il est vrai que le Royaume est un mystère. C’est une réalité que l’on ne peut
définir que par images mais que l’on peut toutefois expérimenter en y entrant, c’est-à-dire
en mettant en pratique les paroles de Jésus. Prions aujourd’hui pour que notre cœur
soit ouvert aux mystères du Royaume afin d’acquérir une couronne dans le ciel, une
couronne qui ne se flétrit pas.
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