C'est lundi que le Pape François s'est rendu à Caserte pour rencontrer, en privé,
un de ses amis, le pasteur pentecôtiste Giovanni Traettino, engagé, depuis plus de
vingt ans, dans le dialogue œcuménique. Samedi, le Saint-Père avait déjà effectué
une visite pastorale à Caserte. Il avait notamment célébré la messe devant l’ancien
palais royal. Ce lundi, il s’est rendu dès son arrivée au domicile du pasteur Traettino
pour un entretien en tête-à-tête, chaleureusement salué par la population à son passage
en voiture ; puis il a rencontré quelque 350 membres de la communauté évangélique
dans les locaux de l’église pentecôtiste de la Réconciliation, actuellement en construction.
Cette visite, première du genre, était d’ailleurs son premier objectif. .
Notre confrère du Programme hispanophone, le Père Ortiz, s'est entretenu avec le Pasteur
Traettino à l'issue de cette visite. En voici l'intégralité de l'entretien.
Pasteur Traettino, que peux-tu nous dire après cette visite du Pape François?
Nous sommes profondément touchés par la simplicité du Pape François que nous connaissions
déjà ainsi que par son humanité. C’est ce qui nous touche le plus. En outre, le fait
de vivre, au niveau expérimental, notre fraternité est quelque chose qui nous touche
beaucoup.
En quoi le comportement du Pape François peut-il aider dans cette recherche
de la radicalité de l’Évangile que vous poursuivez également et qui m’impressionne
beaucoup ?
Oui, je crois que c’est l’expérience du Christ ; je crois que c’est le rapport personnel
avec le Christ. Pour moi, il est évident que c’est un homme qui a rencontré Jésus
et donc, lorsqu’il rencontre des hommes qui ont ce type de rapport avec le Seigneur
et qui veulent vivre l’Évangile, s’établit ce qu’il appelle l’empathie.
Un jour, tu as dit qu’il n’existe pas de Pentecôte qui ne donne pas la
vie et qui ne génère pas l’unité et que personne ne peut être un pentecôtiste sans
cette vocation…
Oui ! J’en suis profondément convaincu. Toutes les Pentecôtes, celles de l’Ancien
Testament et celles du Nouveau Testament et cette effusion de vie produisent l’unité.
L’Église est née à la Pentecôte. Il est donc évident que ce qui est ressorti de nombreuses
langues, est une seule langue et de nombreux peuples, un seul peuple… La Pentecôte
nous met à la frontière : nous devons avancer toujours plus vers la réalisation du
rêve de Dieu et il est évident que le rêve de Dieu est l’unité, vu que Dieu lui-même
est l’unité.
Même si ce fut une visite à un ami et des retrouvailles- comme l’a dit
le Pape François- certains y voient comme une rencontre œcuménique…
Oui, dans la dimension du dialogue fraternel. Dans ce sens-là, la dimension théologique
et la doctrine sont absentes. Par contre, la première dimension dont Paul parle aux
Éphésiens (chapitre 4) est présente et très forte. Il s’agit de l’unité de l’Esprit
qu’il faut préserver. Car lorsqu’on a la même expérience de l’Esprit, disons que l’unité
avec l’Esprit produit l’unité de l’Esprit : l’unité avec l’Esprit Saint produit l’unité
de l’Esprit Saint. En ce sens, je crois que c’est la mesure avec laquelle nous faisons
l’expérience de Dieu qui fait que nous ressentons Dieu à l’intérieur de nous. - «
Votre corps est le temple de l’Esprit Saint- lorsque nous découvrons une autre personne
qui vit à l’intérieur d’elle cette même expérience, il y a un feeling, un rapport
qui s’établit.
De la même manière que le Pape François t’a rendu visite, comme un frère,
comme un ami, Radio Vatican te tend le micro afin que tu puisses dire un mot à tous
les Pentecôtistes qui t’écoutent…
La parole que je dis à mes frères pentecôtistes est simplement de découvrir le dépôt
qu’il y a en leur Baptême dans l’Esprit Saint, qui est un dépôt de vie. L’Écriture
dit, Jésus dit que nous aurons la vie en abondance. Et nous expérimentons cette vivacité,
cette présence au niveau de la Pentecôte. L’autre élément, qui est quelque peu latent
dans le monde de la Pentecôte, c’est la dimension de l’unité qui- selon moi- est inhérent
à la grâce du Baptême dans l’Esprit Saint.
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