2014-08-01 16:09:00

Défaut de paiement : inquiètude et espoir de l’Eglise argentine


(RV) La situation de défaut de paiement dans laquelle se trouve l’Argentine inquiète vivement l’épiscopat. Mgr Jorge Lozano, le président de la Commission pour la pastorale sociale redoute des répercussions sur l’emploi et la population. Le litige opposant l’Argentine à deux de ses créanciers a précipité le pays dans une situation de défaut de paiement sur sa dette, la justice américaine ayant soutenu les prétention des deux fonds. Il s’agit d’un défaut partiel mais aux conséquences imprévisibles.

 

Le défaut de paiement porte sur 539 millions de dollars, une somme versée par la Banque centrale d’Argentine le 26 juin, mais bloquée à New York par une décision judiciaire. Dans un pays déjà fragilisé par la récession, 30% d’inflation et un déficit budgétaire, l’inquiétude monte, même si la situation est loin d’être aussi grave que lors de la crise de 2001. Xavier Sartre

 

 

Dans une interview au site Vatican Insider, Mgr Jorge Lozano reste prudent, car on ne sait pas comme les choses vont évoluer. Mais il espère que les couches les plus faibles de la population seront épargnées. En juin dernier, la Conférence épiscopale avait dénoncé une économie fondée uniquement sur la spéculation financière. La Conférence se place dans le sillage du Pape François qui ne cesse de dénoncer le capitalisme sans limites et l’économie de l’exclusion et des inégalités, une économie qui tue.

 

Mgr Lozano ne croit pas que le scénario dramatique de 2001 se répètera. A l’époque, l’Argentine se trouvait dans une situation de grande faiblesse institutionnelle et de méfiance généralisée à l’égard des institutions. Le taux de pauvreté frôlait les 50%. Aujourd’hui la situation est totalement différente.

 

En 2001, l’Eglise joua un rôle déterminant : les paroisses offrirent une assistance immédiate aux plus pauvres. Des familles entières étaient prises en charge. Il y eut aussi des actions pour réactiver l’économie, avec la participation de Caritas. En plein vide politique, l’épiscopat s’employa par ailleurs à favoriser le dialogue entre syndicats et entreprises, à tel point que des évêques furent chargés par le chef de l’Etat de mettre en place une table ronde pour adopter des réformes, sauvegarder la démocratie et venir en aide aux secteurs les plus touchés par le krach. La conférence épiscopale n’a jamais cessé depuis de s’investir dans ce secteur et ne manquera pas d’agir si nécessaire.

 

 








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