2014-08-08 08:15:00

Le Kurdistan irakien menacé par les djihadistes


(RV) Entretien - Les troupes djihadistes de l’État islamique (EI) poursuivent leur offensive sur le sol irakien. Elles ont mené jeudi 7 août plusieurs attaques dans la plaine de Ninive, au nord de l’Irak, contraignant une nouvelle fois à l’exode des dizaines de milliers de chrétiens et provoquant une crise humanitaire sans précédent. Réuni en urgence jeudi soir, le Conseil de sécurité de l’Onu s’est dit « scandalisé » par la situation mais n’a pris aucune décision concrète pour le moment.

Le président américain Barack Obama a annoncé avoir autorisé des frappes militaires ciblées dans le nord de l'Irak pour protéger le personnel américain et éviter le massacre de civils par les djihadistes de l'EI. Faraj-Benoît Camurat, président de l’association Fraternité en Irak, espère que la communauté internationale va enfin intervenir. Il est interrogé par Cyprien Viet

« Je me félicite des déclarations que François Hollande a tenues hier. Je trouve que la réaction de la France est à la hauteur de la gravité. Il est évidemment nécessaire que la France soutienne l’armée kurde dans ce combat contre le terrorisme et l’État islamique. Maintenant, je crois qu’il faut un mandat de l’ONU pour une intervention en Irak afin de soutenir ceux qui combattent déjà contre l’État islamique et de protéger les populations civiles qui sont victimes des exactions de l’État islamique en Irak. En revanche, hier soir, on a malheureusement entendu qu’il n’y avait pas de réponse militaire américaine à ce conflit. C’est donc une position qui est en train d’évoluer.

En tous cas, il y a clairement une responsabilité des États-Unis dans ce qui s’est passé ces dernières 48 heures puisqu'ils ont quand même un porte-avion stationné dans le golfe et que par conséquent, il aurait été très simple d’intervenir par voie aérienne. Il faut aussi reconnaître que tous les renseignements n’étaient pas réunis sur cette offensive surprise de l’État islamique. Il faut quand même se dire que si l’Occident était intervenu plus tôt, tout cela ne se serait pas passé ! C’est toujours ce qu’on est tenté de se dire. »

Le Kurdistan, dernier refuge ?

Parmi les villes tombées aux mains des rebelles : Karakosh et Alqosh, que la délégation de l’Église de France, conduite par le cardinal Barbarin, avait pourtant pu visiter fin juillet dans des conditions alors relativement sereines. Le Kurdistan irakien semble être le dernier refuge des chrétiens d’Irak mais le territoire est aujourd’hui lui ausi menacé, c’est ce que nous explique Faraj-Benoît Camurat, président de l’association Fraternité en Irak. Des propos recueillis par Cyprien Viet

 








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