2014-08-12 16:23:00

Le Vatican condamne les crimes de l'Etat islamique en Irak


Les chefs religieux, surtout les musulmans, tous doivent être unanimes dans la condamnation sans aucune ambiguïté des crimes commis en Irak et dénoncer l’invocation de la religion pour les justifier. Autrement, quelle crédibilité auront les religions, leurs adeptes et leurs chefs ? Entre extrême fermeté et extrême douleur, le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a publié mardi une longue déclaration concernant « la restauration en Irak du califat » aboli le 29 octobre 1923 par Kamal Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne.

Les précisions de Manuella Affejee

Comme rarement, le dicastère, pourtant engagé par essence dans le dialogue interreligieux, se montre d’une extrême fermeté. Il exige plus qu’une contestation des institution religieuses et politique musulmans.

Face au « massacre de personnes pour le seul motif de leur appartenance religieuse », à la pratique «  exécrable de la décapitation, de la crucifixion et de la pendaison des cadavres dans les places publiques » , à la conversion ou l’exode.  Face à la marche imposée aux enfants comme aux vieillards, au rapt de jeunes filles, à la destruction de lieux chrétiens ou musulmans, d’un patrimoine d’une valeur inestimable. Face à une telle « barbarie » qui ne peut « certainement pas  se justifier par une religion », le dicastère « exige une prise de position claire et courageuse » de la part des responsables religieux, surtout musulmans, mais aussi de toute personne œuvrant pour le dialogue interreligieux.

« Tous doivent être unanimes dans la condamnation sans aucune ambiguïté de ces crimes et dénoncer l’invocation de la religion pour les justifier. Autrement, quelle crédibilité auront les religions, leurs adeptes et leurs chefs ? Quelle crédibilité pourrait avoir encore le dialogue interreligieux patiemment poursuivi ces dernières années ? » Le constat est amer, triste, surtout au regard de siècles de coexistence pacifique entre musulmans et chrétiens. Il y a eu « des hauts et des bas » mais enfin, en est issu « la culture de la convivialité » propre au Moyen-Orient et une civilisation dont chrétiens et musulmans sont « fiers ».

Le dicastère a demandé enfin aux responsables religieux « d’exercer leur influence » auprès des gouvernants pour que les crimes cessent, que leurs auteurs soient punis et que soit rétabli l’état de droit en Irak, permettant un retour des réfugiés chez eux.

Le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux s’est dit reconnaissant envers tous ceux et celles qui ont déjà élevé leurs voix pour dénoncer le terrorisme, surtout celui qui utilise la religion pour le justifier.

Pour l’archevêque latin de Bagdad, Mgr Jean-Benjamin Sleiman, cette offensive de l’Etat islamique répond à un projet géopolitique de grande ampleur contre lequel toutes les opinions publiques, occidentales comme arabes, devraient s’élever avec plus de fermeté.








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