2014-08-22 17:20:00

Commentaire de l'Évangile du 24 août: Matthieu 16, 13-20


Voici l'homélie du père Pascal Montavit pour le 21e dimanche du temps ordinaire :

 

 

 

L’Evangile de ce jour nous invite à méditer sur la profession de foi de Pierre : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16,16). Cette affirmation du premier des Apôtres est une réponse à la question de Jésus : « Le Fils de l’homme, qui est-il, d’après ce que disent les hommes ? » (Mt 16,13). Voyons comment cette question de Jésus nous interpelle afin que nous donnions, nous aussi, notre réponse. 

Certains disent : « C’est Jean-Baptiste » (Mt 16,14). Telle est le cas d’Hérode Antipas qui affirme à propos de Jésus : « C’est Jean que j’ai fait décapiter qui est ressuscité » (Mc 6,16). Jésus est alors perçu comme celui qui, à la suite de Jean-Baptiste, prêche la conversion, le repentir. Cette position n’est pas fausse. Jésus commence son ministère public en disant : « Repentez-vous car le Royaume des Cieux est proche » (Mt 4,17).
 
D’autres disent : « C’est Elie » (Mt 16,14). Elie est connu dans l’Ancien Testament, comme celui qui opère de grands prodiges. Il arrête la pluie et fait descendre le feu ! Dans le livre du Siracide, il est dit : « Comme tu étais glorieux, Elie, dans tes prodiges ! Qui peut dans son orgueil se faire ton égal ? » (Si 48,4). Jésus est alors perçu comme un homme de puissance, celui qui arrête la tempête, guérit les infirmes et chasse les démons. 

D’autres disent encore : « C’est Jérémie ou l’un des prophètes » (Mt 16,14). Jérémie est celui qui explique à Israël que la déportation à Babylone est due au fait que le peuple a abandonné les commandements du Seigneur. Celui qui s’éloigne de Dieu, continue à être aimé de lui, mais il perd sa bénédiction. Jésus, à la suite de Jérémie, est donc alors perçu comme celui qui rappelle que l’alliance avec Dieu est une alliance où les deux parties s’engagent. Le Seigneur donne sa Grâce, mais le peuple doit choisir librement de le suivre. Jésus agit de même dans les Evangiles. Il propose aux hommes de se mettre à sa suite. Ainsi, Zachée peut-il se convertir et accueillir le pardon de Jésus. Le jeune homme riche, quant à lui, s’en va tout triste. 

En bref, Jean-Baptiste prêche la conversion, Elie accomplit des prodiges et Jérémie insiste sur la nécessité de répondre à l’appel de Dieu pour que l’alliance ne soit pas rompue. Et Jésus, qui est-il ? Même si toutes ces comparaisons sont justes, Jésus est bien plus que cela. Il est le ‘Fils de Dieu’. Il n’est donc pas simplement un homme, il est aussi vrai Dieu. Et parce qu’il est Dieu, il peut sauver les hommes. Il est celui qui accomplit tout ce que les prophètes, Elie, Jérémie et Jean-Baptiste, ont annoncé. Il est la plénitude de la Révélation.
 
Aujourd’hui, l’Evangile me pose cette question : « Qui est Jésus pour moi ? Est-il celui qui met à jour mes mauvaises actions ? Est-il un thaumaturge, un homme de prodiges ? » Prenons le temps, en silence, de répondre à cette question : « Qui est Jésus pour moi ? » Dans la prière, nous pouvons prendre conscience des limites ou des fausses images que, finalement, nous nous faisons de lui. 

A chacun de nous, l’Esprit-Saint veut accorder la grâce que Pierre a reçue afin de reconnaître en Jésus, le Messie, c’est à dire celui qui nous sauve, et qui me sauve, moi, car il m’aime. Sa Miséricorde est infinie et sa volonté est que nous le connaissions et l’aimions. Ne laissons pas nos peurs nous éloigner de l’appel de Dieu. La première épître de saint Jean dit : « Si notre cœur venait à nous condamner, Dieu est plus grand que notre cœur » (1 Jn 3,20).








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