2014-08-26 13:14:00

Migrations en Méditerranée : l'Italie appelle à l'aide


(RV) Le Centre Astalli, Service des Jésuites pour les réfugiés en Italie, lance un énième appel pour que cesse l’hécatombe en Méditerranée. Le père Giovanni La Manna, directeur du centre, emploie des mots forts : massacre, horreur, effroi. Des hommes, des femmes, des enfants fuyant les guerres et les persécutions trouvent la mort en tentant d’obtenir un asile en Europe. Elles se comptent par centaines les victimes innocentes de trafiquants sans scrupules et de voyages inhumains et inacceptables. Nous pleurons sur les conséquences coupables de l’absence chronique de couloirs humanitaires sûrs. Il ne suffit pas de plaindre le sort de ceux dont la seule faute est de fuir des pays martyrisés par des conflits et de graves violations des droits de l’homme. Il faut, martèle le père La Manna, que les institutions nationales et européennes mettent fin au massacre. L’opération Mare Nostrum à elle seule est insuffisante. C’est un outil qui devrait servir de manière ponctuelle pour sauver des vies en cas de naufrage. On ne peut pas le considérer comme le seul instrument dont nous disposons pour garantir l’exercice du droit d’asile en Europe et éviter la mort de personnes innocentes. Cet immobilisme, avertit le directeur du Centre Astalli, nous rend coresponsables.

Selon l’AFP, 24 cadavres ont été repêchés en Méditerranée après le naufrage dimanche soir d’un chalutier qui a chaviré au nord des côtes libyennes. Les recherches entreprises par deux navires de la marine militaire italienne ont permis de sauver 364 migrants. Quelque 4000 immigrants ont été sauvés de vendredi à dimanche dans le cadre de l’opération Mare Nostrum, opération de secours en haut mer lancée par l’Italie en octobre 2013. 

La guerre en Syrie, la dictature en Erythrée et d’autres crises aigues en Afrique contribuent à un afflux croissant de clandestins qui embarquent sur des bateaux de fortune à la faveur de la déstabilisation de la Libye. Ces derniers mois, la migration vers l'Italie a changé de profil : 60 à 70% des migrants sont des personnes qui fuient des guerres. La plupart ne viennent pas chercher de meilleures conditions de vie, beaucoup appartiennent à des couches sociales élevées : ingénieurs, médecins, avocats, ils fuient des pays où ils risquent leur vie. Selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés, plus de 100 000 personnes sont arrivées en Italie par la mer depuis le début de l’année. 

L’Italie déplore l’inaction des autres pays européens. Marco Martinello, comprend l’appel de l’Italie à l’Union européenne et regrette le désengagement européen vis à vis de l’accueil des migrants. Il est Chercheur au Centre de l’étude de l’ethnicité et des migrations, en Belgique :

 

 

 








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