Jordanie : la Caritas s'inquiète des tensions sociales

(RV) La Jordanie est en proie à des tensions sociales qui inquiètent la Caritas. Seul pays du Proche-Orient épargné par les conflits armés, elle risque toutefois de subir le contrecoup des crises qui touchent ses voisins. Dans le Nord, à la frontière syrienne, l’insécurité est permanente, en raison du flot ininterrompu des réfugiés mais aussi à cause de l’infiltration de bandes armées qui s’affrontent avec les patrouilles de l’armée régulière.

Selon les dernières estimations du HCR, la Jordanie accueille actuellement 820 000 réfugiés syriens. Ceux-ci sont prêts à accepter n’importe quel travail, ce qui crée des tensions avec les jordaniens eux-mêmes confrontés à un taux record de chômage. Caritas s’inquiète par ailleurs du nombre élevé des femmes victimes de violence, et de la recrudescence de la tuberculose dans les camps en raison du manque d’hygiène. Les interventions humanitaires devraient s’accompagner, selon elle, de politiques sociales. La crise irakienne et les exactions commises par l’Etat islamique risquent d’aggraver la situation, d’autant que Bagdad ne contrôle pas sa frontière jordanienne.

Depuis 2003, la Jordanie accueille déjà 350 000 réfugiés irakiens. Caritas Jordanie assiste environ 80 000 familles. En 2013, un appel aux dons a permis de financer des projets pour un montant de plus de 16 millions de dollars. Pour l’année 2014, Caritas ne sait pas si les fonds seront suffisants. L’organisation voudrait mettre en place près de la frontière syrienne un centre d’assistance médicale et psychologique destiné aux plus fragiles, notamment aux femmes et aux enfants. Mais les besoins ne cessent d’augmenter. Face à la gravité de la situation au Moyen-Orient, Caritas internationalis a convoqué une réunion extraordinaire du 15 au 17 septembre à Rome.