2014-08-29 18:58:00

Au Nigéria, Mgr Kaigama se dresse contre Boko Haram


Au Nigéria, malgré les violences, Mgr Ignatius Kaigama, l'archevêque de Jos, refuse de partir. Il est l’un des prélats catholiques les plus visibles du pays. En mai dernier, la ville de Jos a subi deux attaques à la bombe perpétrées par Boko Haram, qui ont fait plus de 100 morts. L’archevêque est clairement en danger, mais il refuse d’être entouré par des gardes armés lors de ses visites pastorales.

« Je n’ai pas de gardes du corps, explique-t-il à l’Aide à l’Église en détresse lors d’une récente visite à New York, ça attire les malfaiteurs. » « Me protéger moi-même ferait de moi un prisonnier. Cela effraierait les gens. Imaginez si les prêtres se promenaient avec une protection rapprochée ! Nous croyons que Dieu est avec nous. Nous croyons que nous triompherons malgré les machinations » des terroristes.

« Il est normal d’avoir peur, confie Mgr Ignatius Kaigama, mais j’ai renoncé à tout pour servir Dieu et son peuple. Je n’ai ni famille biologique ni biens matériels que je puisse considérer comme à moi. Au cas où je perdrais ma vie en défendant les droits des personnes à la liberté de culte et l’unité de l’humanité, je ne laisserais ni veuve ni orphelin. Pourtant, il est vrai que la mort fait peur à tout le monde. »

Boko Haram, « une expression du mal »  

Mgr Kaigama dénonce sans complaisance les violences perpétrées par Boko Haram. « Lorsque vous tuez et détruisez non seulement des combattants mais aussi des femmes, des enfants et des pauvres, c’est le mal. Ceux qui sont morts sur le marché de Jos étaient des vendeurs d’oranges, d’arachide ou de lait, qui cherchent simplement à gagner un peu d’argent pour la soirée. C’est une expression du mal. »  

« Même si la violence se trouve à proximité », l’archevêque estime qu'il doit « être présent ». « Nos dirigeants, déplore-t-il, sont tout simplement insensibles à la situation des pauvres. » L'Eglise essaye, autant que possible, d'aider les chrétiens ainsi que les musulmans. Mgr Kaigama travaille à ce qu'il appelle le « Dialogue de vie », c'est-à-dire la mise en place d'amitiés et de relations islamo-chrétiennes. Le « dialogue » reconnaît simplement que « votre vie affecte la mienne, et ma vie affecte la vôtre » explique l’archevêque.  (Avec AED)

 








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