Vers la fin du gaspillage alimentaire dans les supermarchés français ?

(RV) Entretien - Le gaspillage alimentaire deviendra-t-il enfin une pratique périmée ? En France, chaque habitant jette entre 20 et 30 kg de déchets alimentaire par an, et chaque grande surface, 200 tonnes. Fin juillet, le député du Nord Jean-Pierre Decool, ainsi que 62 députés de tous bords politiques, sont passés à l’action. Ils ont déposé une proposition de loi « astreignant les grandes surfaces de distribution de plus de 1000m2 à proposer leurs invendus alimentaires encore consommables à au moins une association caritative dans le secteur de l’aide alimentaire ».

Avec ce texte, ces députés espèrent instaurer une mesure plus coercitive auprès des supermarchés. Pour le moment, le don alimentaire se fait uniquement sur la base du volontariat. On a du mal à penser qu’un tel vide juridique puisse exister en France. Cette proposition de loi « anti-gaspillage » est-elle si novatrice ? Pas vraiment, assure Gaëtan Lassale, chargé des relations institutionnelles dans la Fédération des Banques Alimentaires. Il est au micro d'Adélaïde Patrignani

Les députés ont décidé de cibler les supermarchés de plus de 1000 m² car « grâce à leur logistique et leur stock importants, les grandes surfaces de distribution peuvent pratiquer plus facilement le don alimentaire que de simples particuliers», explique en partie le texte. L'autre objectif de cette proposition de loi est de soutenir les associations, qui apportent gratuitement de la nourriture aux plus démunis. En 2013 par exemple, la moitié des repas distribués par le Secours populaire provenaient des collectes et des dons des grandes surfaces.