Ebola menace les récoltes et fait flamber les prix

Dans son dernier rapport, la FAO s’inquiète des conséquences de l’épidémie d’Ebola sur la sécurité alimentaire des pays touchés. En Sierra Leone, au Liberia et en Guinée, le manque de main d’œuvre et la prolifération des animaux nuisibles compromettent les récoltes. Les pénuries ont fait grimper en flèche le prix des denrées alimentaires, en particulier le riz et le maïs.

Dans des zones rurales où crise sanitaire et crise alimentaire se superposent, on craint les impacts à long-terme : contestation sociale ou ruine des agriculteurs.

Vincent Martin est représentant de la FAO au Sénégal, chef du bureau sous-régional pour la résilience et les urgences en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Depuis Dakar, il explique comment va procéder l’organisme des Nations-Unies pour contenir cette double crise.

Malheureusement, ce sont les mêmes zones qui produisaient le plus en terme d’agriculture au Sierra Leone et au Libéria qui sont aussi les zones les plus affectées par la maladie. Nous pensons qu’il faut agir dès maintenant sur l’impact sur la sécurité alimentaire et sur l’agriculture en général pour éviter un phénomène d’amplification. La première chose à faire, ce sont des évaluations rapides de la situation sur le terrain dans les pays affectés afin de mieux comprendre quel est l’impact sur la disponibilité en produits agricoles qui d’habitude étaient présents sur les marchés. Cela nous permettra de mettre en place des actions ciblées dans les zones les plus touchées pour lesquelles l’accès à la nourriture est devenu un véritable problème. Cette situation n’est pas du tout homogène au sein de la région. Notre bureau régional à Dakar travaille sur un suivi régulier de la situation et des analyses de sécurité alimentaire dans ces différents pays et dans ces différents contextes pour pouvoir répondre au mieux. Si nous arrivons à mobiliser les fonds nécessaires et la Communauté Internationale, nous pourrons minimiser l’impact d’une telle crise et faire en sorte que la campagne suivante permette de rattraper la situation actuelle.