2014-09-05 17:16:00

Une jeune femme sur dix a déjà été violée


(RV) Entretien - Une jeune femme sur dix a déjà subi des rapports sexuels forcés. Une sur dix, c'est 120 millions de personnes dans le monde. Ces chiffres viennent d’un rapport de l’Unicef sur la violence envers les enfants. L’organisation internationale a collecté les témoignages d’enfants et d’adolescents de moins de 20 ans, ce qui ne donne une estimation du problème qu’a minima. Les résultats de cette enquête ne surprennent pas Alessandra Aula, secrétaire générale du Bureau international catholique de l’enfance. Elle est interrogée par Christelle Pire

Le rapport montre aussi l'environnement violent dans lequel évoluent les enfants. Près de la moitié des adolescentes âgées de 15 à 19 ans pensent qu'un mari est en droit de battre sa femme dans certaines circonstances. En Afghanistan, en Guinée ou au Timor oriental, elles sont 80% à le penser. Une autre donnée qui témoigne de la violence dans laquelle grandissent certains enfants : une victime d'homicide sur cinq a moins de 20 ans, ce qui s'est traduit en 2012 par 95 000 décès. Une situation pire au Panama, au Salvador ou en Colombie par exemple, où le meurtre est la principale cause de décès des garçons âgés de 10 à 19 ans. 

Pour contrer cette violence, Alessandra Aula mise sur l'éducation des enfants, mais aussi la fornation des adultes qui les entourent. Parents, instituteurs, policiers et juges doivent pouvoir reconnaître la violence et la dénoncer. De son côté l'Unicef propose six stratégies : aider les parents ; enseigner aux enfants des aptitudes à la vie quotidienne ; changer les mentalités ; renforcer les systèmes judiciaires, pénaux et sociaux ; collecter des éléments de preuve et sensibiliser le public.

 

"C’est un chiffre qui est dramatique mais qui malheureusement ne nous étonne pas. C’est ce que nous constatons également, que ce soit de l’exploitation sexuelle à des fins commerciales ou économiques, de l’abus ou de la violence sexuelle faite aux filles. Dans les zones en conflit, les violences sexuelles sont devenues une arme de guerre. En même temps, ça ne veut pas dire non plus que c’est pire qu’avant. La parole se libère. L’environnement et la meilleure connaissance du droit de l’enfant font qu’on en parle plus. Pour nous, ce sont des crimes. Dans certaines circonstances, c’est toujours fait comme ça donc c’est normal ! Il y a vraiment une culture du droit. La loi est bien sûre importante, la mise en œuvre également. Mais c’est vraiment la culture. Comment comprend-on, comment se réapproprie t’on de ses propres droits et de sa dignité ? La formation et l’éducation porte également sur cela et est adressée aux professionnels et à l’environnement proche de l’enfant. C’est extrêmement important".

 








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