2014-09-10 17:34:00

Le Saint-Siège n'imagine pas un Proche-Orient sans chrétiens


(RV) « Nous ne voulons pas croire en un avenir sans chrétiens au Moyen-Orient » : les paroles du cardinal Leonardo Sandri, le préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, ont résonné mardi dans les salles du congrès de l’association « In defense of Christians », qui se tient à Washington jusqu’à jeudi. Le prélat est largement revenu sur la défense des chrétiens au Proche-Orient. « L’assaillant injuste doit être arrêté, selon lui, mais sans limiter notre raisonnement à l’utilisation de la force – nécessaire dans certains cas ».

« Nos frères et soeurs, leur communautés, leurs sites historiques qui les accueillent depuis au moins 2000 ans, frappent plus fort que jamais à la porte des Nations Unies », a expliqué le cardinal qui s'est fait leur porte-parole.

Face aux différents experts et personnalités invités à ce congrès, il a listé les terribles événements qui secouent le Proche-Orient. Mais son attention s’est portée en particulier sur la situation des enfants ; « l’endoctrinement barbare de ceux de moins de 10 ans, forcés de porter les armes alors qu’ils devraient être en train de jouer et d’aller à l’école ». Une référence faite ici à l’Etat islamique.

Pour mettre un terme à cette situation, le cardinal Sandri a appelé à rejeter clairement tout soutien politique, économique et militaire, explicite ou implicite, au groupe terroriste. Il a dénoncé aussi le silence de certains acteurs qu’il voit comme un acte de complicité. 

Les intérêts économiques de tels conflits sont aussi mis en cause : comme la vente d’armes, le contrôle des puits de pétrole, la sécurité des pipelines de gaz. Ces enjeux économiques conduisent hélàs a pour conséquence un impact direct sur la dignité humaine et est cette culture du déchet que dénonce le Pape François, a t-il souligné. Pour le Vatican, c’est justement aux Nations Unies d’y répondre pour protéger la dignité des minorités. 

Le cardinal Sandri rejette un conflit entre islam et christianisme

Le cardinal Sandri se pose alors la question du choc des civilisations : « cette théorie est-elle confirmée ? Est-ce un acte de guerre entre l’islam et le christianisme ? » Non, répond-il, tout en regrettant que « certaines personnes entendent détruire la culture chrétienne considérée comme étrangère, en opposition à une culture arabe islamique indigène ».

Le Préfet de la Congrégation des Eglises orientales regrette aussi le « piège » dans lequel tombe l'Occident, celle qui voit la culture arabe comme entièrement musulmane, « oubliant que la plupart des croyants islamiques ne parlent pas arabe et n’appartiennent pas à la culture arabe ».

En Syrie et en Irak, la « présence chrétienne dans toutes ses dénominations a été un élément constitutif pendant 2000 ans, rappelle le cardinal tout comme la culture musulmane qui s’est développée six siècles plus tard ».

Le cardinal argentin a enfin remercié pour leurs positions « certains leaders spirituels de l’islam comme le grand mufti d’Arabie Saoudite ou le grand imam d’Al-Azhar », un « exemple à suivre » pour « qu’aucun silence ne soit équivoque ».

 








All the contents on this site are copyrighted ©.