Le Pape se rendra en Turquie

(RV) Entretien - Le Saint-Siège a reçu ce vendredi l’invitation officielle du gouvernement turc pour la visite en Turquie. Voilà ce qu’a déclaré le Père Federico Lombardi. Le directeur de la Salle de presse du Vatican a ensuite expliqué que dès à présent débutait la préparation de cette visite prévue pour fin novembre. Mais la durée et le programme de ce déplacement sont encore à définir. 

Mais une chose est sûre, le Pape rendra visite à l’Eglise orthodoxe et au patriarche œcuménique de Constantinople Bartholémée 1er à l’occasion de la Saint-André, qui est fêtée le 30 novembre. Saint André est l'un des douze apôtres et le fondateur de l'Eglise d'Orient. A cette occasion, traditionnellement, une délégation du Saint-Siège se rend à Istanbul, de la même manière qu’une délégation du patriarcat se rend à Rome à l’occasion de la Saint-Pierre-et-Paul.

Père Claudio Monge, supérieur de la Communauté des dominicains à Istanbul, espère que ce voyage du Pape François permettra de calmer les tensions interconfessionnelles dans la région et d’encourager à plus d’unité entre les Eglises. Il est interrogé par Christelle Pire

Quelle a été votre réaction, à l'annonce de cette visite ?

Pour nous, en tant que chrétiens minoritaires en Turquie, la visite est toujours importante. Le rôle que le Pape François est actuellement en train de jouer, est un rôle d’encouragement tout particulièrement, pour les présences chrétiennes qui sont peut-être un peu plus à la marge, et actuellement en difficulté en raison des tensions qui caractérisent la région où l’on vit.

Qu’est-ce que vous attendez du voyage du Pape François ?

On espère beaucoup que cette visite puisse être une parole de plus au cœur de tensions très fortes dans l’interreligieux. On sait très bien ce qui est en train de se passer actuellement au niveau du dialogue interreligieux, notamment en ce qui concerne les tensions à la frontière de la Turquie : au Kurdistan, en Irak et en Syrie.

Après, pour revenir au terme strictement œcuménique, c’est sûr qu’on espère que cette capacité de dialogue et de rencontre qui est celle du Pape François puisse ultérieurement encourager les Églises à être davantage unie sur l’essentiel. Et l’essentiel, c’est le Christ mort et ressuscité.

Je pense qu’on a vraiment besoin que le Pape François nous redise avec insistance comme il le fait depuis très longtemps, la centralité, l’importance et la valeur de la sacralité de la vie humaine, de toute vie humaine, sans comptabilité confessionnelle et sans privilégier une religion plutôt qu’une autre. Remettre au centre la sacralité de la vie est fondamental dans un moment aussi dramatique où la vie est piétinée.

Le Saint-Siège n’a pas encore communiqué le programme ni la date exacte du voyage mais selon certains médias italiens, il pourrait avoir lieu autour de la Saint-André, fin novembre : cela serait une date évidemment symbolique.

Oui, évidemment. Saint André est un petit peu considéré comme le Père de l’Église orientale. Donc, Pierre qui ne représente pas seulement le chef de l’Église catholique universelle, mais le poumon occidental de l’Église, rencontre celui qui dit et essaye de rassembler les fidèles des Églises orientales. Affirmer encore une fois l’importance et la nécessité -comme disait déjà Jean-Paul II- que l’Église Universelle puisse vivre de ses deux poumons, pas dans la concurrence mais avec la dialectique qui est une richesse, c’est-à-dire faire l’unité autour du Christ mort et ressuscité qui est un.