2014-09-15 16:42:00

Le défi pour Caritas Internationalis: l'exode des chrétiens


(RV) Entretien - La Caritas Internationalis a ouvert ce lundi à Rome une conférence d’urgence sur les crises que traversent le Proche-Orient. Parmi lesquelles le sort des millions de réfugiés syriens, la crise humanitaire à Gaza, ou encore l’avancée de l’État islamique en Irak. Les organisations catholiques réfléchissent, en ce moment, au meilleur moyen pour répondre à cette tragédie régionale. 

Le père Raed Abusahlia, prêtre du patriarcat latin de Jérusalem, directeur général de Caritas Jérusalem, est l’un des participants. Il a notamment témoigné de la situation dramatique vécue par les habitants de la bande de Gaza après les 50 jours de guerre. Il est interrogé par Audrey Radondy

Lors de son discours d’ouverture, le cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga, son président, a souligné le principal défi que l’organisation humanitaire de l’Eglise doit affronter : celui de « l’exode des chrétiens du Proche-Orient, et la chute des sociétés pluralistes. Cela a d’immenses conséquences pour les communautés elles-mêmes, pour leurs sociétés, pour le monde entier, mais aussi pour l’avenir du travail de la Caritas ». Le cardinal Maradiaga a ainsi lancé un appel fort à la paix pour toute cette région du globe. Audrey Radondy

« Plus de violence n’est jamais la réponse » : le cardinal Maradiaga pointe là le principal défi que doit affronter la Caritas. Celui de répondre au mal qui est à l’œuvre en Syrie, en Irak ou dans la bande de Gaza. Un mal qui a plongé treize millions de Syriens dans le besoin, et trois autres millions dans des camps de réfugiés à l’étranger. Les Caritas du Proche-Orient viennent en aide à quelque 900 000 d’entre eux. A Gaza, où un demi-million d’enfants n’ont pas pu retourner à l’école cette semaine faute de classes pour les accueillir, la Caritas Jérusalem tente d’apporter un peu de nourriture et de soin aux habitants qui en ont besoin. Sans parler des besoins croissants en Irak.

Les pays vendeurs d’armes pointés du doigt

Mieux se coordonner est donc vital pour les antennes de la Caritas. Tout comme la recherche permanente de fonds. Le cardinal Maradiaga rappelle ainsi que sur les 7,7 milliards de dollars réclamés par la communauté internationale pour faire face aux besoins humanitaires en Syrie, moins de la moitié ont été trouvés. « Nous devons presser les gouvernements, en particulier ceux qui nourrissent les guerres ou qui les laissent se développer, de cesser leurs actions et de faire plus pour s’assurer qu’ils supportent les programmes d’aide, » a-t-il déclaré.

Au-delà de cette aide, il faut, selon le président de la Caritas, promouvoir davantage la paix. Et de pointer une nouvelle fois le doigt sur ces pays, « y compris ceux du Conseil de Sécurité des Nations Unies », qui trouvent suffisamment d’argent pour vendre des armes mais pas assez pour l’aide humanitaire.

C’est donc aussi sur le plan politique que la Caritas peut agir, poussant à des « pourparlers régionaux qui incluent toutes les parties ».

Le cardinal Mariadaga a également abordé la question des Territoires palestiniens. Il n’a pas hésité à qualifier le blocus de la bande de Gaza par Israël « d’inhumain », souhaitant qu’il y soit mis fin afin de permettre aux Gazouis « de protéger leurs vies et leur moyen de subsistance pour qu’ils puissent avoir une vie digne ». « La question palestinienne toute entière doit être enfin résolue par la justice. L’occupation israélienne doit se terminer et un Etat palestinien viable dans ses frontières officielles de 1967 doit être reconnu par Israël et la communauté internationale » a également asséné le cardinal.

 

 








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