Crises au Moyen-Orient, les Caritas sont débordées

(RV) Entretiens - Les millions de réfugiés syriens, la crise humanitaire à Gaza, ou encore l’avancée de l’État islamique en Irak. Ces crises au Moyen-Orient, sont au cœur depuis lundi d’une conférence d’urgence de Caritas internationalis, au Vatican. Les organisations catholiques réfléchissent, en ce moment, au meilleur moyen pour répondre à cette tragédie régionale. Michel Roy, le secrétaire général de Caritas Internationalis souligne que les Caritas des pays concernés sont débordées, alors que les besoins grandissent et les ressources diminuent. 

Michel Roy, au micro d’Audrey Radondy

Face à ce développement et face à ce qui pourrait se passer après, c’est ce sur quoi nous allons réfléchir, nous nous sentons un peu démunis. Maintenant, nous avons besoin de tous nous retrouver ensemble pour entendre nos collègues du Moyen-Orient qui sont directement confrontés à ces crises, à ces guerres et à ces tragédies et réfléchir avec eux sur la manière de mieux y répondre demain.

En termes de ressources, il est clair que la communauté internationale n’apporte pas aux Nations unies ce que les Nations unies demandent. On est même très loin du compte. Nous souhaitons et nous y travaillons avec le directeur régional du programme alimentaire mondial pour voir comment mobiliser davantage les États pour qu’au-delà des appuis qu’ils apportent aux parties en conflit, par exemple sur le plan de l’armement qui coûte fort cher, ils puissent aussi répondre aux appels humanitaires. 

Il s’agit de sauver des vies et des personnes. Il n’y a pas assez d’argent pour ça. Et on considère que les mêmes pays qui ont contribué à créer les crises doivent aussi se préoccuper de la survie, de la vie dans la dignité et de toutes les victimes de cette guerre qui sont aujourd’hui des millions. 

Et parmi les participants à cette conférence, il y a Mgr Shlemon Warduni évêque auxiliaire du patriarcat des Chaldéens de Bagdad. Il est notamment venu témoigner de la situation dramatique dans laquelle vit toute la population et notamment les chrétiens.Il est interrogé par Audrey Radondy 

Ici, ils sont terriblement fanatiques, comme des animaux parce qu’ils n’ont ni conscience, ni de religion, ni de principes humains. Ils font seulement du mal. Nos chrétiens sont tombés entre leurs mains et maintenant, ils poussent les chrétiens à fuir le nord. Alors que Mossoul était chrétien depuis 2000 ans, cela fait trois mois qu’il n’y a plus aucune prière chrétienne. Nous devons prier ensemble pour que le Seigneur nous donne cette grâce de la paix et de la sécurité. Le cas échéant, il y a un grand danger que tout le christianisme dans le Moyen-Orient prenne fin. Nous prions et nous espérons que le Seigneur nous donne la force de rester.