La faim dans le monde continue de reculer

Le dernier rapport publié conjointement par la FAO, le FIDA et le PAM confirme la tendance positive à la baisse de la faim dans le monde. Toutefois, encore 805 millions de personnes souffrent de sous-alimentation chronique.

« L'État de l'insécurité alimentaire dans le monde » confirme une tendance positive qui a vu le nombre de personnes affamées dans le monde diminuer de plus de 100 millions au cours des dix dernières années.

Ce rapport est publié chaque année conjointement par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Programme alimentaire mondial (PAM).

Ce résultat signifie que l’un des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), consistant à réduire de moitié la proportion de personnes sous-alimentées d'ici à 2015, peut être atteint… à condition que les efforts soient intensifiés, d’après le rapport. A ce jour, 63 pays en développement ont atteint l'objectif en question et six autres sont en voie de l'atteindre en 2015.

L'accès à la nourriture s'est surtout amélioré dans les pays qui ont connu une croissance économique générale, notamment en Asie du Sud-Est et de l'Est, en Amérique latine et dans les Caraïbes. C’est aussi le cas dans les pays qui se sont dotés de formes de protection sociale, notamment en faveur des ruraux pauvres (Bolivie, Haïti…).

A travers des études de cas, le rapport cite l’exemple de la Bolivie, du Brésil, de l’Indonésie ou du Malawi, qui ont mis en place des cadres juridiques et des institutions adaptées, ainsi que des programmes économiques visant à améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition.

Encore un être humain sur neuf sous-alimenté

Mais ce résultat globalement positif ne doit pas occulter les disparités qui subsistent encore dans l’accès à une nourriture suffisante.

Plusieurs régions restent touchées par la sous-alimentation : en Afrique subsaharienne, plus d'une personne sur quatre restent chroniquement sous-alimentées ; en Asie se concentrent la majorité des affamés : 526 millions. En Océanie, leur nombre absolu a augmenté depuis 1990-92.

Au total, 805 millions d’êtres humains, soit près d’une personne sur neuf, souffrent actuellement de la faim.

Le rapport indique que l'éradication de la faim exige l'établissement d'un environnement favorable et une approche intégrée. Autrement dit, des investissements publics et privés pour accroître la productivité agricole ; l'accès à la terre, aux services, aux technologies et aux marchés; des mesures visant à promouvoir le développement rural ; une protection sociale pour les plus vulnérables, notamment face aux conflits et aux catastrophes naturelles. Le rapport souligne aussi l'importance des programmes de nutrition spécifiques, en particulier ceux qui ciblent le problème des carences en micronutriments des mères et des enfants de moins de cinq ans.

Deux réunions au siège de la FAO cet automne

Les conclusions du rapport 2014 seront examinées lors de la réunion du Comité de la sécurité alimentaire mondiale qui se tiendra du 13 au 18 octobre prochain au siège de la FAO à Rome.

Le rapport sera également au centre de l'attention lors de la deuxième Conférence internationale sur la nutrition qu'organise la FAO à Rome du 19 au 21 novembre prochain, avec l'Organisation mondiale de la santé. Cette réunion doit déboucher, au niveau mondial, sur un engagement politique renouvelé pour combattre la malnutrition dans le cadre plus général de l'amélioration des régimes alimentaires et des niveaux nutritionnels.