Le Pape François : « l'Albanie est un pays européen »

(RV) Les Albanais sont « frères », l’Albanie est un pays jeune et un pays européen. Ce sont les principales paroles que le Pape François a prononcé dimanche soir lors du vol de retour d’Albanie. Au cours d’ une courte conférence de presse, il a répondu aux questions de trois journalistes albanais qui ont suivi son voyage dans leur pays.

Le Pape a précisé sa vision du peuple albanais qu’il avait initialement présenté comme « tolérant ». Selon lui, les Albanais sont « frères ». Cela se voit « dans la coexistence, dans la collaboration entre les musulmans, les orthodoxes et les catholiques. Ils collaborent mais comme frères ». Autre trait caractéristique de ce pays, sa jeunesse. « L’Albanie a un développement supérieur dans la culture et aussi dans la gouvernance grâce à cette fraternité. »

Souvent présenté comme un pays musulman, l’Albanie est d’abord et avant tout un pays « européen, de par sa culture – sa culture de la coexistence, même pour la culture historique qu’il a eu », a affirmé le Pape qui reconnait que cela a été pour lui une « grande surprise ».

L'émotion des témoignage des martyrs

Le Pape François a également confié qu’il a été frappé par le témoignage des martyrs. Il est ainsi revenu sur l’extrême cruauté du régime communiste qui pendant des années a régné d’une main de fer sur le pays des aigles. Il a confié avoir été bouleversé, à son passage, par les portraits des martyrs du communisme qui ornaient le grand boulevard de Tirana. Il a été ému jusqu’aux larmes en entendant le témoignage d’un prêtre et d’une religieuse âgés de plus de 80 ans qui ont connu les temps de la persécution et qui ont raconté leur histoire. « Cela a été très fort, a-t-il dit, nous étions tous émus, cela m’a fait beaucoup de bien. »

Le Pape François a reconnu que le message sévère qu’il avait voulu lancer aux religions allait bien au-delà des frontières de albanaises, à tous les pays dont la population a des racines ethniques différentes. Mais son voyage est aussi un signal adressé à l’Europe. En choisissant de consacrer son premier voyage européen à un pays situé à la périphérie de l’Union européenne, l’évêque de Rome a dit avoir voulu envoyer un signal à l’Europe des puissants.

Il a confirmé qu’il se rendrait le 25 novembre à Strasbourg où il s’adressera aussi bien au Conseil de l’Europe qu’au Parlement européen. Concernant la Turquie, il pourrait partir le 28 novembre pour célébrer la fête de saint André, le 30 novembre, avec le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée.