2014-09-22 16:50:00

Le virus Ebola bouleverse toute la vie sociale en Sierra Leone


(RV) Les six millions de Sierra-Léonais ont retrouvé une vie presque normale après trois jours de confinement général dans le cadre de la lutte contre l'épidémie d’Ebola. Pendant cette opération controversée, une paroisse de Makeni a distribué des vivres à l’intention des familles des malades placées en quarantaine. Vatican Insider a interrogé le Supérieur des missionnaires xavériens sur la situation dans le pays. Compte-rendu de Xavier Sartre

Le Supérieur des missionnaires xavériens se désole devant les rues désertes et les commerces fermés. Chaque sirène d’ambulance accentue la peur, commente-t-il. Le nombre des malades ne cesse d’augmenter. Dimanche les églises n’ont pas pu ouvrir leurs portes. Vendredi les mosquées étaient restées fermées elles aussi. Les célébrations religieuses sont par excellence des occasions de rencontres et donc de propagation du virus mortel. Cet été l’Eglise a dû suspendre les camps de vacances pour les enfants. L’échange de paix a également été supprimé pendant la messe et à l’entrée des églises, les fidèles sont invités à se laver les mains dans une bassine d’eau à la chloroquine.

L’épidémie d’Ebola a un impact social énorme en Sierra Leone. Les familles des malades, gardées à vue, ne peuvent même pas sortir pour se procurer de la nourriture. Les paroissiens se mobilisent pour les aider. Dans un communiqué, le Conseil interreligieux exhorte la population à se méfier des fausses informations et à se conformer aux prescriptions médicales. Car certaines personnes sont toujours dans le déni et se livrent notamment à des pratiques funéraires qui augmentent les risques de contagion. L’Ebola est dangereux mais on peut l’éviter souligne le texte qui invite les Sierra-Léonais à rester chez eux, à prier et à suivre les règles d’hygiènes recommandées par les autorités. Mais en Afrique, note le Supérieur des missionnaires xavériens, le contact humain fait partie intégrante de la culture locale.

La campagne de porte-à-porte menée de vendredi à dimanche en Sierra Leone a permis de découvrir plus de 150 nouveaux cas et environ 70 corps pour la seule région de la capitale. Un missionnaire catholique espagnol de 69 ans a été transféré dans la nuit à Madrid, où il a été hospitalisé dans un état grave. Au Liberia, le pays le plus touché, où les structures sanitaires sont débordées, un centre de traitement ouvert dimanche près de la capitale Monrovia a aussitôt reçu 105 patients, dont 56 ont été testés positifs au virus. (Sources Vatican insider/AFP)








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