2014-09-26 12:03:00

Afrique du Sud : La gouverneure de la Banque Centrale se retire


«Je ne serai pas disponible pour un renouvellement», a déclaré Gill Marcus, qui dirige la Reserve Bank depuis 2009. Pendant son mandat, Mme Marcus s’est bâti une bonne réputation dans les marchés internationaux notamment pour sa lutte acharnée contre l’inflation, après son entrée dans l’histoire de l’Afrique du Sud en devenant la première femme à accéder à la tête de la Banque centrale de ce pays.

(Ecoutons cet article de Marie José Muando Buabualo:)

La famille de Gill Marcus a, très tôt, milité contre l’apartheid. Ce qui explique son exil au Royaume-Uni dès 1969. Elle ne pourra revenir dans son pays que trois décennies plus tard, au début des années 1990. C’est alors le commencement de son ascension politique. Elue députée, elle occupera la fonction de vice-ministre des Finances sous une partie de la présidence de Nelson Mandela. Elle deviendra ensuite vice-gouverneur de la Banque centrale sud-africaine de 1999 à 2004. Le temps d’une pause, Mme Marcus va enseigner et occuper des fonctions non exécutives à la tête de la banque ABSA,  l’une des quatre grandes banques commerciales d’Afrique du Sud, de 2007 à 2009. Et revenir, cette fois-ci, au sommet de la Banque centrale sud-africaine. une fonction couronnant un long engagement au service de l'ANC, le congrès national africain, le parti au pouvoir depuis la fin de l’apartheid en Afrique du Sud.

En 2013, Mme Marcus  n'avait pas hésité à avoir la dent dure avec le gouvernement, exhortant les autorités à mettre en œuvre des réformes pour favoriser la croissance et combattre le chômage chronique, qui dépasse les 50% parmi les jeunes.
Elle avait aussi blâmé ouvertement la mauvaise qualité du système d'éducation du pays, estimant qu'elle est l'un des facteurs aggravant du chômage.
Malgré la croissance économique flageolante, le cycle de hausse n'est pas terminé, a laissé entendre Mme Marcus, lors de l’annonce de son retrait, tout en maintenant dans l'immédiat inchangé le principal taux d'intérêt directeur à 5,75%.
"L'inflation persistante combinée à une perspective de croissance molle continue de créer un dilemme pour la politique monétaire", a-t-elle souligné.
Les économistes créditent Gill Marcus d’avoir permis aux banques sud-africaines d’éviter le pire de la crise, grâce à la réglementation des changes qu’elle a supervisée lorsqu’elle était vice-gouverneur de la Banque centrale. 

Elle a joué un rôle de première importance dans la mise en route d’un système de collecte des impôts, entièrement rénové après la fin de l’apartheid en 1994. La seule annonce de son départ a eu de l’impact sur le rand, la monnaie sud-africaine s’étant quelque peu affaiblie. 








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