2014-10-07 13:34:00

Grande attente pour la venue du Pape à Strasbourg


Le Pape François se rendra à Strasbourg le 25 novembre prochain. Ce déplacement éclair de 4 heures ne constituera pas en lui-même un voyage apostolique en France, mais sera exclusivement consacré aux institutions européennes, avec deux discours, au Parlement européen, l’autre au Conseil de l’Europe.

Son intervention au Parlement européen sera la première expérience « politique » du Pape François, devant un auditoire très divers, recouvrant toute la diversité des courants politiques en Europe, y compris les plus extrêmes. Mais la plupart des eurodéputés, de toutes tendances, attendent la visite du Pape avec enthousiasme, ou en tout cas avec curiosité.

Elle s’inscrit dans le contexte de renouvellement des instances dirigeantes de l’Union européenne. C’est ce que rappelle le père irlandais Patrick Daly, secrétaire général de la Comece, la Commission des Episcopats de la Communauté européenne.

Le père Patrick Daly, secrétaire général de la Comece, au micro de Cyprien Viet.

 

Je crois que le programme du Pape est dans un certain sens déterminé par le nouveau programme au niveau européen. Nous avons une nouvelle Commission, un nouveau président de la Commission, un président qui vient d’être élu au Conseil européen, Monsieur Tusk et un nouveau Parlement avec 58% des députés qui sont là pour la première fois. C’est une grande occasion pour le relancement du projet européen et je crois que ce nouveau départ pour l’Europe, en particulier pour l’Union européenne, attire l’attention du Pape. Et c’est à ce moment crucial, 25 jours seulement après le lancement du programme de la nouvelle Commission que le Pape vient parler aux parlementaires.

Vous pensez que le Pape a eu un écho particulier auprès de ces nouveaux dirigeants de l’Union Européenne ? Ce sont des gens ouverts à son message ?

Je crois qu’il a déjà rencontré Monsieur Schulz, Monsieur Barroso et Monsieur Van Rompuy à plusieurs reprises. Monsieur Schulz est le nouveau président du Parlement qui vient d’être constitué et l’invitation de se rendre au Parlement européen a été renouvelée au Saint-Père. Je crois qu’il est sensible à cette invitation qui a été répétée et je suppose que maintenant qu’il habite ici depuis presque deux ans parmi nous, en Europe, il se rend compte que pour la grande majorité des européens, le projet européen, c’est ce grand programme d’intégration, de vivre ensemble, en famille, avec les 28 nations qui constituent l’Union Européenne. Il veut leur donner un signal fort quant à son soutien pour le projet en tant que tel mais aussi sur des questions brûlantes qui sont au cœur de la politique européenne en ce moment.

Depuis le début de son pontificat, le Pape ne s’est pas encore adressé à un auditoire politique aussi large. Comment pensez-vous qu’il doive parler à ce public, avec parmi eux des catholiques, des athées militants….une alchimie de mouvements très hétéroclites au sein du Parlement européen ? Comment vous pensez qu’il peut réussir à leur parler et à les toucher ?  

Notre monde est hétéroclite et ce n’est pas nouveau. Mais je crois qu’il écoute beaucoup et je suppose qu’il parcourt parfois les journaux. Et même si lui-même n’est pas au courant de tout, il y a ceux autour de lui qui peuvent bien le préparer pour cet entretien avec les parlementaires européens. Il est essentiel qu’il se rende compte que c’est un contexte politique. Il parle à des parlementaires qui représentent 500 millions de citoyens. Il s’adresse à eux comme représentant public mais à travers eux, il parle aussi à tous les citoyens de l’Europe. C’est un peu difficile de dire quel sera le contenu de son message. Mais sa visite à Lampedusa signale déjà son attention pour les migrants.

Le fait qu’il s’est rendu chez un de nos voisins, l’Albanie, affirme qu’il s’intéresse beaucoup à la politique extérieure de l’Europe, c’est-à-dire des pays qui sont très proches de nous quant à leur culture mais qui sont pauvres, qui dépendent un peu de nous. Ce sont quelques idées qui me viennent tout de suite à l’esprit mais quant aux questions qu’il abordera, il faut s’en remettre à lui et à l’Esprit Saint.

En France, nous avons un leader politique important, Jean-Luc Mélenchon, un leader de l’extrême-gauche, qui a appelé à un boycott de cette visite du Pape François au Parlement européen. Est-ce que sa prise de position a un éco parmi les parlementaires européens ?

J’ai entendu très peu d’échos. Même les gens qui sont idéologiquement de gauche ont tous insisté sur le fait qu’eux aussi attendent avec une grande impatience la visite du Saint-Père. Et il me semble que cette opposition légitime d’un parlementaire élu ne représente que lui. Le pasteur protestant, le révérant Ian Paisley, mort il y a deux semaines, avait lui aussi monté une protestation personne un peu bruyante au Parlement européen lorsqu’il en était membre à l’occasion de la visite de Jean-Paul II, il y a vingt ans. Donc, il n’y a rien de neuf sous le soleil. 








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