2014-10-07 19:08:00

Mgr Djitangar: « L'avenir de l'humanité est en jeu »


(RV)  Entretien – L’actualité de l’Eglise, c’est le déroulement du 05 au 19 octobre 2014 au Vatican, des travaux de la troisième Assemblée extraordinaire du synode des évêques sur les « défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation ».

Mgr Edmond Djitangar, Evêque de Sarh au Tchad, tout en revenant sur la visite ad limina au Vatican des évêques tchadiens, évoque au micro d’Honoré Onana Olah, la formation du clergé, le dialogue interreligieux, les espérances et les craintes des familles tchadiennes:

La visite ad limina est une occasion donnée aux Evêques d’une Eglise particulière, d’une même conférence épiscopale de venir exprimer au successeur de Pierre leur communion la collégialité. Ce fut une « bonne occasion pour nous de venir sentir battre le cœur de l’Eglise à partir du centre qui est Rome ». Cela nous a permis d’apprécier le caractère de simplicité et de convivialité du Pape François…et cela nous a impressionnés.

Dans le Message que le Pape vous a adressé lors de votre visite ad limina, il a insisté sur la formation du clergé…

Le Pape a beaucoup insisté. Il a dit que pour que l’Eglise puisse reposer sur des bases solides, il faut des prêtres, bien formés spirituellement, doctrinalement, humainement car aussi bien la famille que le clergé, c’est l’avenir de l’humanité qui est en jeu !

L’avenir de l’Eglise est en jeu, si les prêtres ne sont pas des piliers solides dans l’Eglise, l’avenir de l’humanité est en jeu, si nous n’avons pas des familles solides qui puissent tenir. Le Pape nous a demandé d’être attentifs au choix des candidats surtout à la décision d’admission au diaconat car c’est l’engagement définitif. Il faut que les personnes qui arrivent au diaconat soient des personnes qui veulent faire de l’Evangélisation leur première préoccupation.

Qu’est-ce que les familles du Tchad apportent et peuvent espérer de ce synode sur la famille ?

L’Eglise du Tchad a remercié le Pape d’avoir choisi le thème sur la famille. Car c’est un thème très pertinent ! Organiser deux synodes dont un extraordinaire et l’autre ordinaire, c’est donner à la famille la place qui lui revient dans la société. Au Tchad, les familles sont très choquées qu’ils puissent exister des « formes de familles bizarres, inattendues, qui prétendent prendre la place de la famille ordinaire ». Nous sommes très attachés à la famille non seulement nucléaire mais à toute la grande famille. L’ecclésiologie en Afrique c’est l’Eglise famille de Dieu. Il faut que la famille soit une réalité solide sur laquelle nous bâtissions la société et l’Eglise. Les familles chrétiennes sont très attachées aux valeurs familiales.

Comment se vit la dimension interreligieuse au Tchad : un pays à dominance musulmane ?

L’Eglise du Tchad a réussi à proposer que ce ne soit pas par la force militaire ou par les alliances politiques que les tchadiens puissent gouverner mais à travers un respect mutuel réciproque dans la paix. C’est ainsi que la commission nationale justice et paix, grâce à l’aide du défunt évêque de Ndjamena, Mgr Matthias Ngartéry Mayadi, a permis que la date du 28 novembre (proclamation de l’indépendance du Tchad) soit prise comme date de la cohabitation pacifique entre les différentes composantes de la nation tchadienne mais en promouvant l’aspect religieux. Les différentes confessions religieuses sont ainsi invitées à parcourir un chemin ensemble.

Le Chef de l’Etat tchadien a ainsi tenu à ce que les funérailles nationales de Mgr Matthias Ngartéry se tiennent le 28 novembre journée de la cohabitation pacifique. Toutes les composantes religieuses, politiques se sont retrouvées autour de cette figure qui a symbolisé l’avenir du Tchad.

En tant que Responsable des Moyens de Communications sociales au Tchad, qu’est-ce que l’Eglise fait dans ce domaine ?

Il faudrait d’abord reconnaitre que le Tchad dans la sous-région est le pays où les médias sont vraiment libéralisés. Et cela est beaucoup admiré par les autres pays. Aussi, le Tchad a récemment abrité un forum internationale sur les Technologies de l’Information et de la Communication. Nous sommes ainsi passés d’un point de vue médiatique, « de l’âge de la pierre taillée à l’âge atomique. » Le véritable problème reste celui de la fourniture d’énergie.

L’Eglise comme présence médiatique au Tchad, possède plusieurs radios diocésaines qui sont non seulement la voix de l’Eglise, mais aussi celle de la société. Toutes les populations qui écoutent ces radios reconnaissent le rôle fondamental de ces radios. Les Médias publics n’hésitent pas également à diffuser nos programmes. Nous gardons espoir d’aller plus loin encore !

Le mot de la fin !

Le mot de la fin c’est que nous repartons avec beaucoup d’encouragements. Le Saint Père, nous a beaucoup félicités sur l’engagement de ce que l’Eglise fait déjà dans la société au Tchad. L’Eglise est bien visible et les autorités le reconnaissent. Il nous a encouragés à poursuivre de ce que nous faisons déjà de bien. « Continuez à faire ce que vous faites de bien. Allez plus loin ! » nous a-t-il encore lancé.

Le Pape nous a invité également à approfondir l’Evangile, à exprimer notre foi en tenant compte des réalités locales.








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