2014-10-13 11:09:00

Une feuille de route pour la deuxième semaine du Synode


(RV) Le Synode extraordinaire sur la Famille est entré dans sa deuxième et dernière semaine de travaux. Les débats sont en cours, non plus en congrégations générales mais en cercles mineurs, regroupés par groupes linguistiques. Les pères synodaux analysent maintenant paragraphe par paragraphe la Relatio post disceptationem présentée ce lundi midi par le rapporteur du Synode, le cardinal Peter Erdö.

Il s’agit d’un document provisoire et non définitif ; un document de mi-parcours censé synthétiser les débats de la première semaine du Synode extraordinaire sur la famille. Il pose en outre un certain nombre de questions, des thèmes de réflexion aux pères synodaux, à la lumière des problématiques qui ont été évoquées la semaine passée.

La liberté de ton et de parole, ainsi que la franchise souhaitées par le Pape François ont été manifestes, mais la publication de ce texte de travail a suscité des réactions diverses. Certains pères synodaux ne partagent pas, par exemple, les formulations choisies ou sont d’opinion contraire à certains points abordés et particulièrement sensibles du document. Xavier Sartre nous les présente

Ce document essentiel comporte trois parties qui traitent du contexte et des défis concernant la famille, du regard sur le Christ : l’Evangile de la famille, et les perspectives pastorales. Subdivisé en cinquante-sept points, le texte est consacré majoritairement aux perspectives pastorales, véritable feuille de route pour les pères synodaux durant cette dernière semaine.

Parmi les points importants qui ne manqueront pas d’attirer l’attention, ceux concernant les familles blessées (séparés, divorcés non remariés, divorcés remariés). Ainsi, « les situations des personnes divorcées remariées exigent aussi un discernement attentif et un accompagnement empreint de respect, évitant tout langage ou attitude qui les feraient sentir discriminées. Prendre soin de ces personnes ne représente pas pour la communauté chrétienne un affaiblissement de sa foi et de son témoignage de l’indissolubilité du mariage, au contraire, c’est par ces soins qu’elle exprime sa charité. »

Divorcés remariés : plusieurs pistes

Concernant la question controversée de la communion aux divorcés remariés, le texte rappelle les positions qui ont été avancées : maintien de la « discipline actuelle en vertu de son fondement théologique », ou « ouverture à des conditions bien précises ». Une voie intermédiaire a été exprimée, proposant que « l’éventuel accès aux sacrements soit précédé d’un chemin pénitentiel – sous la responsabilité de l’évêque diocésain –, et avec un engagement évident en faveur des enfants. Il s’agirait d’une situation non généralisée, fruit d’un discernement réalisé au cas par cas, suivant une règle de gradualité, qui tienne compte de la distinction entre état de péché, état de grâce et circonstances atténuantes. »

Le cas des divorcés remariés pose aussi la question du lien entre communion spirituelle et communion sacramentelle. Est-il possible de disjoindre les deux ? C’est pourquoi « un approfondissement théologique a été sollicité à partir des liens entre sacrement du mariage et eucharistie par rapport à l’Église-sacrement. Il faut également approfondir la dimension morale de cette problématique, en écoutant et en éclairant la conscience des époux. »

Homosexuels : un défi éducatif important

Un autre chapitre a été dédié aux personnes homosexuelles, qui « ont des dons et des qualités à offrir à la communauté chrétienne ». La Relatio se pose la question de savoir si l’Eglise est « en mesure d’accueillir ces personnes en leur garantissant un espace de fraternité » et si les communautés peuvent les accueillir « sans compromettre la doctrine catholique sur la famille et le mariage ».

Le document reconnait que « la question homosexuelle se présente comme un défi éducatif important ». C’est pourquoi les pères synodaux devront réfléchir sérieusement « sur comment élaborer des chemins réalistes de croissance affective et de maturité humaine et évangélique en intégrant la dimension sexuelle ». Les pères synodaux ont par ailleurs réaffirmé que « les unions entre des personnes du même sexe ne peuvent pas être assimilées au mariage entre un homme et une femme. Il n’est même pas acceptable que l’on veuille exercer des pressions sur l’attitude des pasteurs, ou que des organismes internationaux soumettent les aides financières à la condition d’introduire des lois s’inspirant de l’idéologie du gender. »

Quelle que soit la situation dans laquelle se trouve la famille, les pères synodaux ont souligné que l’attention portée au bien de l’enfant était primordiale, notamment en ce qui concerne ceux qui vivent avec des couples homosexuels. « Les exigences et les droits des petits doivent toujours être au premier rang ».

Ce texte sera donc toute cette semaine soumis à l'étude, paragraphe par paragraphe, des pères synodaux réunis en cercles mineurs.

 








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