2014-10-15 17:43:00

Le Mozambique attend un nouveau président


Près de 11 millions d'électeurs inscrits sur les listes électorales au Mozambique désignent depuis la matinée de  mercredi, leur président, leurs parlementaires et leurs élus provinciaux. Le scrutin intervient après deux ans d'une escalade des tensions entre le Frelimo (Front de libération du Mozambique) et la Renamo (Résistance nationale du Mozambique). Le président sortant, Monsieur Armando Guebuza, réélu en 2009 avec 75% des voix, n’a pas voulu briguer un nouveau mandat.

Un commentaire d’Honoré Onana Olah :

 

Trois grands candidats se présentent ainsi pour la magistrature suprême.

Filipe Jacito NYUSI, 55 ans, fidèle du président sortant Armando Guebuza et désigné par (Frelimo) au pouvoir pour lui succéder. Nommé à la tête du ministère de la Défense en 2008, M. Nyusi a gagné du crédit en restructurant une armée nationale par du matériel neuf, équipements lourds et avions de combat. Candidat de la "continuité" selon ses termes, il n'a jamais été membre du bureau politique du Frelimo. Fils de vétérans de la lutte d'indépendance, il s'est formé à Brno en République Tchèque et à Manchester au Royaume-Uni, avant de faire carrière à partir de 1992 à la compagnie nationale ferroviaire et portuaire (CFM). Il en a été le directeur général pour la région du nord, là où justement se trouvent les houillères géantes récemment mises en exploitation et les énormes gisements de gaz off-shore qui pourraient commencer à produire en 2018.

La cinquième tentative sera-t-elle la bonne ?

Afonso DHLAKAMA, 61 ans, le leader de la Renamo est candidat pour la cinquième fois, après deux ans passés dans le maquis durant lesquels le Mozambique a connu des affrontements armés meurtriers sporadiques entre la Renamo et le Frelimo, rompant avec vingt ans de paix. En perte de vitesse depuis 1999, il détient une des clés de l'après-scrutin, les observateurs attendant de savoir si le cessez-le-feu qu'il a finalement accepté de signer en septembre sera durable. L'ex-commandant en chef se présente comme "le porte-parole des pauvres". Dhlakama a servi dans l'armée coloniale portugaise avant de rejoindre le Frelimo, puis de participer après l'indépendance à la création de la Renamo avec le soutien actif du régime d'apartheid en Afrique du Sud. Il a dirigé la guérilla de 1979 à 1992.

Une nouveauté ?

Daviz SIMANGO, 50 ans, est le troisième homme de la campagne, après la percée l'an dernier aux municipales de son parti, le Mouvement démocratique du Mozambique (MDM) fondé en 2009. Fils d'un dirigeant du Frelimo, victime d'une purge au sein du parti au pouvoir après l'indépendance en 1975, il s'est lancé en politique avec la Renamo avant de faire sécession. Ingénieur de formation, maire depuis dix ans de la deuxième ville du pays, Beira, il renvoie dos à dos les deux forces politiques historiques du pays, la Renamo  et le Frelimo. Aux dernières élections, une grande partie de ses candidats avaient été invalidés, et le MDM n'avait emporté que 4% aux législatives, M. Simango réalisant un score de 9% à la présidentielle. (Avec Agences)








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