2014-10-15 12:48:00

L'expérience orthodoxe sur la question du mariage


(RV) Lors des débats de la première semaine du synode, la question du mariage a bien sûr été abondamment abordée. Certains pères synodaux ont évoqué l’expérience de l’Eglise orthodoxe qui permet aux couples mariés de divorcer, et n’empêche pas la communion. Ce point particulier a été abordé dans la relatio post disceptationem et a provoqué de nombreuses réactions parmi les pères synodaux.

Le métropolite Athénagoras de Belgique est délégué fraternel, représentant du patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée Ier pour la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas. Il revient au micro de Xavier Sartre sur ce que l’Eglise orthodoxe peut apporter à l’Eglise catholique sur les questions familiales et principalement sur la question du mariage.

 

L’Église orthodoxe a toujours reconnu que l’homme a aussi ses faiblesses. Déjà Saint Basile le Grand qui vivait au 4-5°siècle, qui était l’archevêque de Césarée en Cappadoce, un grand Père de l’Église d’Orient disait par exemple que si un homme était trompé par sa femme et qu’il voudrait se remarier, il serait pardonnable et donc, à excuser. Dès le début déjà, les Pères de l’Église étaient soucieux du salut de l’homme. Et finalement, comme pasteurs, nous devons accompagner toutes ces ouailles dans leur cheminement, le chemin du Christ.

Vous pensez que la doctrine orthodoxe en la matière peut être transposable au sein de l’Église catholique ?

Dès le début, les règles étaient les mêmes mais l’Église orthodoxe a aussi appliqué une façon plus souple ce qu’on appelle dans l’Église orthodoxe, « l’économie », c’est-à-dire cette souplesse qui existe au sein de la pastorale orthodoxe. D’un côté, il y a « l’acribia», l’application stricte du canon, de la règle et de l’autre côté, « l’économie ». C’est-à-dire qu’on doit aussi être conscient que parfois, les règles sont trop strictes pour les hommes. Alors, quand il y a un échec dans la vie personnelle de l’homme ou de la femme, c’est à l’évêque de voir s’il n’y a pas une possibilité de donner une deuxième chance. C’est ce que l’Église orthodoxe applique mais ce n’est pas une règle. Il se peut que l’évêque donne la possibilité à quelqu’un de se remarier et d’avoir une nouvelle chance dans sa vie privée.

Comment réussissez-vous à faire passer ce message auprès de vos frères catholiques ? 

Nous avons déjà eu une semaine de travail. Nous, les délégués fraternels, nous avons eu la chance de pouvoir exprimer notre point de vue vendredi dernier. Et déjà, avant ça, nous avons entendu les pères synodaux eux-mêmes parler de la façon orthodoxe dans la pastorale. Ça veut dire que l’Église catholique est consciente que l’Église orthodoxe a quelque chose à dire dans ce domaine-là. Et donc, ce n’est pas tellement difficile de faire passer le message. Je sais que le Saint-Père lui-même est très intéressée à cette approche orthodoxe dans la pastorale.

Il y a-t-il d’autres positions de l’Église orthodoxe qui peuvent servir à l’Église catholique dans le domaine général de la famille ?

Je plaide aussi pour un retour à une prêtrise mariée. Je suis moi-même un fils d’un prêtre marié, j’ai un frère prêtre marié et j’ai un beau-frère marié. Et maintenant que je suis métropolite du diocèse pour le Benelux, je n’ai que des prêtres mariés. Ça veut dire que nous avons gardé cette ancienne pratique et que je pense qu’en Occident, vu que l’Église catholique a trop peu de prêtres, ce serait une bonne chose de retourner à cela. Et le prêtre marié est celui qui a déjà une expérience de la vie familière. Il peut être aussi le meilleur Père spirituel pour ceux qui se trouvent dans des problèmes familiaux. 








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