2014-10-20 15:45:00

Chrétiens et Hindous unis pour une culture de l’inclusion


(RV) - Le Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux a publié un discours à l’occasion de la fête de Deepavali, fêtée cette année le 23 octobre. Cette célébration très populaire dans la communauté hindoue est également connue sous le nom de Diwali ou « fête des lumières ».

Le titre du discours, signé par le cardinal français Jean-Louis Tauran, est « Chrétiens et Hindous : ensemble pour promouvoir une culture de l’inclusion ». Le président du Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux le justifie par le fait que, « face à une discrimination, une violence et une exclusion croissantes à travers le monde, nourrir une culture de l’inclusion peut être vu avec raison comme l’une des plus authentiques aspirations des peuples partout dans le monde ».

La mondialisation et ses méfaits

« Il est vrai que la mondialisation a ouvert beaucoup de nouvelles frontières et fourni de nouvelles occasions de développer, entre autres, une meilleure éducation et un accès aux soins facilité », reconnaît le cardinal Tauran, avant de nuancer son discours : « On peut aussi dire, cependant, écrit-il, que la mondialisation n’a pas atteint son objectif premier qui est d’intégrer les populations locales dans la communauté mondiale. La mondialisation a plutôt contribué de manière significative à la perte d’identité socioculturelle, économique et politique de beaucoup de personnes ».

Ce processus a en effet eu de redoutables effets : « En fait, la mondialisation a contribué à la fragmentation de la société et à une augmentation du relativisme et du syncrétisme dans les questions religieuses, tout en conduisant à une privatisation de la religion. Le fondamentalisme religieux et ethnique, la violence tribale et sectaire dans différents endroits du monde aujourd’hui sont largement des manifestations du mécontentement, de l’incertitude et de l’insécurité parmi les peuples, particulièrement les pauvres et les marginalisés qui ont été exclus des bénéfices de la mondialisation », continue le cardinal Tauran.

La culture de l'inclusion pour contrer l'exclusion

Il poursuit ensuite son analyse en l’étayant sur les propos marquants tenus par le Pape François il y a quelques mois. « Les conséquences négatives de la mondialisation, explique-t-il, comme un matérialisme et un consumérisme très répandus, ont de plus rendu les gens davantage absorbés par eux-mêmes, affamés de pouvoir, et indifférents aux droits, aux besoins et aux souffrances des autres. Cela, d’après les mots du Pape François, a conduit à une "mondialisation de l’indifférence qui nous habitue peu à peu aux souffrances des autres et nous enferme sur nous-mêmes ” (Message pour la Journée Mondiale de la Paix, 2014).

Une telle indifférence fait grandir une “ culture de l’exclusion ” (cf. Discours du Pape François le 29 mars 2014) dans laquelle les pauvres, les marginalisés, et les personnes vulnérables voient leur droits reniés, tout comme les opportunités et les ressources qui sont disponibles pour les autres membres de la société. Ils sont jugés insignifiants, superflus, pesants, inutiles, bons à être utilisés puis jetés comme des objets. De différentes manières, l’exploitation des enfants et des femmes, le manque d’égards envers les plus âgés, les malades, les handicapés, les migrants et les réfugiés, la persécution des minorités, sont de vrais indicateurs de cette culture d’exclusion », souligne le cardinal Tauran.

Pour le président du Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux, « nourrir une culture de l’inclusion devient ainsi un appel commun et une responsabilité partagée, qui doit être prise en charge urgemment. C’est un projet qui engage ceux qui prennent soin de la santé et de la survie de la famille humaine ici sur terre, et ceux qui ont besoin d’être conduits parmi, et malgré, les forces qui perpétuent la culture de l’exclusion », conclut-il.

 

 

 

 

 








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