2014-10-22 17:49:00

Egypte : un nouveau pèlerinage, sur les traces de la Sainte Famille


(RV) « Sur les traces de la Sainte Famille » : voici le nouveau circuit de pèlerinage que propose le ministère du Tourisme égyptien, en lien avec l’Eglise copte orthodoxe. Un circuit dense, en sept étapes, qui a été présenté ce mardi, en plein cœur du quartier copte, au Caire. L’évènement s’est tenu en présence des plus hautes autorités politiques du pays - dont le Premier ministre, Ibrahim Mahlab, le ministre du Tourisme, Hisham Zaazou -, du chef de l’Eglise copte orthodoxe d’Egypte, le pape Tawadros II, et de plusieurs personnalités religieuses, venues du Liban et de Jordanie. Plusieurs dizaines de journalistes et organisateurs de pèlerinages de France, d’Italie et d’Espagne avaient également été conviés pour l’occasion. Le Saint-Siège était pour sa part représenté par le nonce en Egypte, Mgr Jean-Paul Gobel, et Mgr Barthélémy Adoukonou, secrétaire du Conseil Pontifical pour la Culture.

Un parcours exceptionnel

La fuite de la Sainte Famille en Egypte est rapportée au chapitre 2 de l’Evangile de Saint Matthieu. Le Roi Hérode, ayant pris connaissance de la naissance du « Roi des Juifs » à Bethléem, et craignant pour son pouvoir, envoie ses soldats tuer tous les enfants mâles de moins de deux ans. Averti en songe du cruel dessein du souverain, Joseph prend l’Enfant Jésus et sa mère, nous dit l’Evangile, et tous les trois partent se réfugier en Egypte, où ils resteront jusqu’à la mort d’Hérode. De cette étape égyptienne, l’Evangile n’en dit pas plus.

D’autres écrits apocryphes évoquent cependant le séjour de la Sainte Famille sur la terre des Pharaons, avec force détails ; détails qui ont nourri la tradition orale, précieusement gardée et transmise par les Coptes d’Egypte, jusqu’à nos jours. Selon cette tradition, la Sainte Famille aurait d’abord séjourné dans le delta du Nil ; elle serait ensuite passée dans la région du Caire, puis à Memphis, avant de gagner le sud du pays, et la Haute Egypte. Un véritable périple, que propose donc de suivre ce nouveau circuit de pèlerinage, à la découverte de lieux évocateurs, portant les traces du passage de Marie, Joseph et de l’Enfant Jésus ; à la découverte aussi d’églises et de monastères antiques, comme ceux de Saint-Macaire et de Paromeos, dans le Wadi Natroun, le couvent de la sainte Vierge à Gabal El treir, ou celui de Deir El Moharraq, autrement appelé « Bethléem II ».

Tous ces monastères, derniers vestiges des premiers temps du monachisme oriental, abritent de véritables trésors d’icônes rares, et de reliques précieuses. Ce circuit inédit participe donc d’une revalorisation du patrimoine pluriséculaire chrétien de l’Egypte.

Etroite collaboration entre Etat égyptien et Eglise copte

L’Etat égyptien ne cache pas ses ambitions : c’est un « produit » touristique de premier ordre qu’il propose, et qu’il voudrait voir concurrencer les autres circuits de pèlerinage déjà fameux, tels que Lourdes, Fatima, Rome ou la Terre sainte. L’Egypte, qui revendique d’ailleurs fièrement son statut de « terre sainte », espère donc attirer touristes et pèlerins en nombre. C’est sans conteste une  nouvelle perspective pour le tourisme religieux et culturel égyptien, une industrie qui a sévèrement pâti de la Révolution de janvier 2011, et des violents soubresauts qui ont secoué le pays par la suite.

La conception et le lancement de ce circuit spirituel se sont faits en étroite collaboration avec l’Eglise copte, une Eglise qui, elle aussi, semble relever la tête, après trois années d’une crise liée à l’accession au pouvoir des Frères musulmans (2012-2013). Le Pape Tawadros, présent à la cérémonie de lancement, s’est félicité de cette fructueuse collaboration avec les autorités. Elle montre, selon lui, que l’Egypte « œuvre pour protéger le message (que) Jésus » est venu délivrer en cette terre qu’il a sanctifiée ; elle envoie en outre un message de paix, et renvoie l’image d’une « Egypte solidaire et unie » dans une multiculturalité assumée.

Le Conseil Pontifical pour la Culture, représenté par son secrétaire, Mgr Barthélémy Adoukonou, s’est également félicité de cette coopération. Le lancement de ce pèlerinage, qui intervient au lendemain du synode extraordinaire des évêques sur la famille, est porteur d’une signification hautement symbolique, et recueille de fait l’adhésion du Saint-Siège.








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