2014-10-24 16:35:00

Mgr Zenari : la guerre en Syrie ne se limite pas à Kobané


Il y a deux jours, lors d’une rencontre à Moscou avec le chef de la diplomatie russe, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie,  Staffan De Mistura, a invoqué le fait qu’il faille résoudre « urgemment » la crise syrienne « avec un dialogue politique » car, a-t-il ajouté, « il y a une menace très grave, celle du terrorisme ».

La paix est aujourd’hui plus compliquée à négocier, avec des scénarios de guerre en mouvement : les raids de la coalition internationale guidée par les États-Unis contre les miliciens djihadistes se poursuivent. Ils luttent aux côtés des populations kurdes assiégées à Kobane, dans l’attente de l’arrivée des Kurdes peshmergas irakiens, après le oui de la Turquie pour leurs ouvrir les frontières. Ils vainquent ainsi les craintes de possibles revendications pour l’autonomie du Kurdistan, divisé en cinq pays : la Syrie, la Turquie, l’Irak, l’Iran et l’Arménie.

Les inquiétudes de Mgr Mario Zenari, nonce apostolique en Syrie :

Ici, en Syrie, les choses vont malheureusement de mal en pis ! C’est une tragédie qui dure depuis trois ans et demi….Nous n’avons donc pas seulement le problème de l’État islamique et du terrorisme mais en ce moment, en Syrie, nous avons également le problème non résolu de ce grave conflit sanguinaire. Je dirais que l’État islamique a été comme la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ici, en Syrie et qui a causé une panique et une souffrance énorme : mais ce vase est rempli depuis plus de trois ans ! Il est plein de victimes, plus de 200 000 ; il est plein de réfugiés, plus de trois millions ; il est plein de presque 7 millions de personnes déplacées en interne ; il est plein de destructions…Nous ne devons donc pas seulement penser, comme je le vois parfois à travers les médias, qu’en Syrie, on parle seulement de Kobane ; il y a Kobane mais il y a aussi Alep où l’on souffre beaucoup ; il y a Idlib, Homs et les alentours de Damas, il y a le sud de la Syrie…

Comment procéder pour arriver à la paix ?

Je dirais que c’est le moment pour toute la Communauté Internationale et la communauté des pays de la région de faire un sérieux effort et de revoir leurs positions parce qu’il faut résoudre ce conflit syrien, il faut résoudre cette calamité de l’État islamique et soulever sincèrement quelques points d’interrogation : pourquoi tout cela s’est-il passé ? L’État islamique n’est pas apparu d’un jour à l’autre. Il a des causes lointaines et des causes prochaines. Qui en est à l’origine et d’où sont arrivés ces terroristes ? Qui les a soutenus ? Où trouvent-ils l’inspiration ? Et puis, trouver des solutions qui aillent finalement à la racine de ce conflit en Syrie et de ce terrorisme.

D’autant plus qu’en ce moment, la diplomatie internationale est mise en cause, car ces mêmes armes semblent montrer leurs limites pour résoudre une guerre qui est aujourd’hui sans limites….

Il faut trouver une solution globale. Des solutions non palliatives mais vraiment courageuses sont nécessaires ! 








All the contents on this site are copyrighted ©.