2014-10-27 13:31:00

Le Pape : l'évolution de la nature ne contredit pas la Création


Le Pape François a rendu ce lundi matin un hommage appuyé à son prédécesseur Benoît XVI le qualifiant de “Grand Pape”. Le Saint-Père présidait l’inauguration solennelle d’un buste de Benoît XVI, au siège de l’Académie pontificale des Sciences, en présence des membres de cette institution prestigieuse réunis en assemblée plénière. L’occasion également de s’exprimer sur une question sensible et controversée : la création du monde. « Elle n’est pas l’œuvre du chaos, a-t-il dit, elle découle directement d’un Principe suprême qui crée par amour ».

Les membres de l’Académie pontificale des Sciences discutent ces jours-ci au Vatican, de l’évolution du concept de nature. Le Pape François a affirmé ne pas vouloir entrer dans la complexité scientifique de cette question importante et décisive, mais puisque Dieu et Jésus-Christ marchent avec nous, puisqu’ils sont présents dans la nature, l’évêque de Rome a livré son analyse. Quand nous lisons le récit de la Création dans la Genèse, a-t-il relevé, nous risquons de prendre Dieu pour un magicien, brandissant sa baguette magique. Mais ce n’est pas ainsi. Dieu a créé les êtres et Il les a laissés se développer selon les lois intérieures qu’Il leur avait données, pour qu’ils se développent et atteignent leur plénitude. Il leur a accordé l’autonomie tout en les assurant de sa présence constante. La création s’est ainsi poursuivie pendant des siècles et des millénaires pour devenir telle que nous la connaissons aujourd’hui. Dieu n’est pas un démiurge mais le Créateur qui confère le don de l’être à tous les éléments. Le Big-Bang, auquel on attribue aujourd’hui l’origine du monde, a poursuivi le Pape François, ne contredit pas l’intervention créatrice de Dieu, mais il l’exige. L’évolution de la nature n’est pas en contradiction avec la notion de Création ; elle suppose la création des êtres qui évoluent en elle. En ce qui concerne l’humanité, il y a un élément nouveau : Dieu lui a donné une autre autonomie, différente de celle de la nature : c’est la liberté.  Et il l’a rendue responsable de la Création. Le Souverain Pontife invite donc les scientifiques et en particulier les scientifiques chrétiens à s’interroger sur l’avenir de l’humanité et de la terre, à protéger l’environnement naturel et humain en faisant confiance à la nature car celle-ci cache dans ses mécanismes évolutifs des potentialités que l’intelligence et la liberté doivent découvrir et réaliser pour arriver au développement qui fait partie du dessein du Créateur. Ainsi, bien que limitée, l’action humaine participe à la puissance de Dieu ; elle est en mesure de construire un monde conforme à sa double vie corporelle et spirituelle, un monde pour tous les êtres humains et pas pour un groupe ou pour une classe de privilégiés. L’espérance et la confiance en Dieu, Auteur de la nature, et dans la capacité de l’esprit humain peuvent donner aux chercheurs une énergie nouvelle et une sérénité profonde. Au contraire, quand sa liberté devient autonomie, l’action de l’homme peut détruire la Création. C’est le péché contre Dieu Créateur.

Avant de développer sa réflexion sur la Création, le Pape François avait fait l’éloge de Benoît XVI, de ses enseignements, de son exemple, de ses œuvres, de sa dévotion l’Eglise, de sa vie monastique actuelle. Son esprit, loin de s’effriter avec le temps, se révèlera de plus en plus grand et puissant au fil des générations, a-t-il assuré. Grand par la force et la profondeur de son intelligence, par sa remarquable contribution à la théologie, par ses vertus et sa foi. Le Saint-Père a relevé que l’étude et la science n’ont pas desséché sa personne et son amour de Dieu et des hommes. Au contraire, la science, la sagesse et la prière ont dilaté son cœur et son esprit. Le Pape François a invité l’assemblée à rendre grâce à Dieu pour le don qu’il a fait à l’Eglise et au monde avec l’existence et le pontificat du Pape Benoît.

 








All the contents on this site are copyrighted ©.