2014-11-05 14:53:00

Le Centre Saint-Louis à l'heure des chrétiens d'Orient


Une exposition consacrée aux chrétiens d’Orient vient d’être inaugurée au Centre Saint-Louis, à Rome, sous le parrainage de l’ambassade de France auprès du Saint-Siège. Organisée par le père dominicain Jean-Michel de Tarragon, basé à Jérusalem, elle a déjà été présentée à Paris au cours des derniers mois.

Cette exposition émouvante se base sur le fond photographique ancien de l’école biblique et archéologique et française de Jérusalem. Portraits posés, scènes de la vie ordinaire, fêtes religieuses : 60 photos prises durant la première moitié du 20e siècle, pour la plupart, dressent un tableau de la diversité et de la richesse des traditions chrétiennes dans un environnement majoritairement musulman.

En inaugurant l’exposition, l’ambassadeur de France auprès du Saint-Siège, Bruno Joubert, a rappelé l’engagement du gouvernement français pour la protection des chrétiens d’orient. Une démarche qui fait d’ailleurs l’objet d’un consensus politique entre la droite et la gauche, l’actuel ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius comme son prédécesseur Alain Juppé ayant régulièrement manifesté leur attention pour les communautés chrétiennes de la région, particulièrement éprouvées ces derniers mois avec l’offensive de l’Etat islamique en Irak et en Syrie.

A l’occasion du vernissage de cette exposition, Cyprien Viet a interrogé le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales. Il insiste sur le rôle essentiel de la France dans le soutien aux minorités au Proche-Orient.

 

Cette exposition sur les chrétiens d’Orient se poursuit jusqu’au 6 décembre à l’Institut Saint-Louis des français, à Rome.

Le samedi 22 novembre à 20h30 se tiendra en l’église Saint-Louis-des-Français une veillée de prière pour les chrétiens d’Orient, avec la participation de membres de l’Eglise maronite, du patriarcat syriaque catholique, et du collège grec pontifical.

Texte intégral de l'entretien : 

Aujourd’hui, la France, c’est toujours la France laïque ou la France chrétienne, comme vous voulez l’appeler. C’est toujours la France de la dignité humaine, du respect de la liberté, spécialement de la liberté religieuse, de la défense des droits de l’homme et de la femme. Pour moi, il y a toujours un rôle de la France comme l’avant-garde de tous ceux qui représentent la dignité de l’homme et de la femme et pas seulement quand elle était protectrice des chrétiens au Moyen-Orient. Aujourd’hui, nous espérons que la France puisse développer ce rôle, en faveur des chrétiens mais aussi en faveur de tous, en faveur de la paix, de la liberté et de la résolution des problèmes par le dialogue, la compréhension et le respect de la religion, surtout les chrétiens qui sont là depuis le commencement de l’histoire de ce pays. La France n’avait pas seulement un rôle par le passé mais elle l’a encore aujourd’hui.

Les drames de l’été dernier qui font écho à des évènements bien antérieurs ont fait prendre conscience à beaucoup de gens en Europe de l’existence même des chrétiens d’Orient. Il y a beaucoup de gens qui ne savaient même pas qu’il y avait des chrétiens en Orient, à part les missions de l’Église latine. Il y a des gens qui ne savaient pas qu’il y avait une présence ancestrale des chrétiens dans ces territoires. Est-ce que ce type d’exposition peut-il être l’occasion de lutter contre l’ignorance, d’avoir cette vertu pédagogique pour que les gens sachent ?

Certainement. Vous savez, la situation est malheureusement comme cela. Nous qui sommes nés en Occident, nous pensons que l’Église, c’est seulement l’Église d’Occident. Maintenant, il y a plus d’une cinquantaine d’années, à la fin du siècle dernier, il y a eu une migration des chrétiens. Les chrétiens ont émigré aux États-Unis, en France et partout dans le monde. Avant, il y avait une petite présence. Maintenant, ça sera une présence plus massive pour tous ceux qui viennent de l’Orient. Mais je pense que cette exposition- je remercie beaucoup l’ambassade de France et les pères dominicains qui ont organisé cette exposition- puisse aider à comprendre cette réalité, à la connaître, à avoir non seulement une connaissance encyclopédique (oui, il y a des chrétiens : les coptes, les melkites, les maronites, etc) mais aussi une connaissance d’amour. Il faut aimer ces Églises parce qu’elles sont le reste vivant de la parole de Dieu incarné. Ils sont ceux qui nous transmettent et qui ont touché cette réalité depuis le départ du Christ au ciel.

Une dernière question sur le Pape François : six mois après la Terre Sainte, il se rendra en Turquie, à la fin du mois. L’enjeu principal est la rencontre avec le patriarche Bartholomée mais la Turquie est aussi l’héritière de l’empire ottoman. C’est un pays important dans la région. Est-ce que ça sera aussi l’occasion de manifester son attention pour le sort des chrétiens d’Orient ?

Oui, certainement. Ça se fait aussi avec les patriarches œcuméniques, sa sainteté Bartholomée. Je pense donc que ce sera l’occasion pour réaffirmer une parole d’appui, de voisinage et de demande d’aide pour tous ces chrétiens. Je confie beaucoup dans le rôle des pays de la région et je pense aussi à la Turquie comme un pays de paix, un pays qui peut contribuer à transformer le Moyen-Orient d’une région d’enfer en une région de paradis et de paix. 








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