2014-11-11 15:50:00

Lettre du Pape François en vue du sommet du G20


A l’approche du sommet du G 20 qui se tiendra à Brisbane, en Australie, les 15 et 16 novembre prochains, le Pape a envoyé une lettre au Premier ministre australien, Tony Abbott. Ce sommet sera consacré à la construction d’une « croissance durable », prenant notamment en compte le besoin de fournir à chacun un emploi digne et stable. En septembre 2013, alors que le France et les Etats-Unis se préparaient à bombarder la Syrie, François avait envoyé une lettre semblable au président russe Vladimir Poutine qui présidait alors le G20.

Dans sa lettre au chef du gouvernement australien, le Saint-Père rappelle aux chefs d'Etat et de gouvernement des vingt pays les plus développés de la planète qu'au-delà de leurs débats politiques et techniques se joue le sort de populations entières. 

« Il serait malheureux que ces discussions s'arrêtent à des déclarations de principe.» affirme le Pape François. « De par le monde et au sein même de vos pays, trop de personnes souffrent de malnutrition, d'un chômage croissant, notamment chez les jeunes, d'une exclusion sociale en augmentation au point de favoriser la criminalité voire le terrorisme, rappelle le Pape. Ce sont des phénomènes qui vont de pair avec l'agression constante des milieux naturels que favorise un consumérisme effréné. Toutes choses qui mettent en danger l'économie mondiale. J'espère donc que vous parviendrez à un consensus réel sur les sujets traités, sans limiter vos évaluations à des indices généraux mais en prenant en compte l'amélioration réelle des conditions de vie des plus pauvres et la lutte contre des injustices inacceptables. »

Changement climatique et violences envers les minorités

Autres sujets internationaux majeurs abordés par le Pape : le changement climatique, et « les violences que subissent au Moyen Orient certaines minorités ethniques ou religieuses». Il faut « combattre ceux qui encouragent et appuient les groupes terroristes, leur fournissent argent, technologies et armes. »  Sur le long terme,  « Un effort d'éducation est à faire, qui implique une plus claire conscience de ce que la religion ne saurait être une justification de la violence. Les conflits de la région laissent de profondes blessures et produisent des effets humanitaires insupportables. Les pays du G 20 doivent être des exemples de générosité et de solidarité envers les victimes, des réfugiés au premier chef. »

Le Pape estime que le G20 doit aussi se préoccuper de la protection des personnes «victimes d'abus tout aussi graves bien que moins apparents. Je pense aux abus du système financier, aux pratiques ayant causé la crise de 2008 comme à la spéculation folle que permet un déficit de règles et un culte du profit à tout prix. Cette mentalité, qui écarte les personnes, interdit la voie de la paix et de la justice. Au plan international comme national, le souci des pauvres et des populations marginalisées doit devenir le critère majeur de toute décision politique. »








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