2014-11-25 18:06:00

Un accord entre Kaboul et Taliban, synonyme de régression pour la femme ?


(RV) Quid des femmes en cas d’accord entre le gouvernement afghan et les Taliban ? C’est la question que se pose Oxfam dans un rapport intitulé « Sans consultations » et publié lundi.

Selon l’ONG, « les femmes sont systématiquement exclues des négociations de paix et autres discussions officielles sur l’avenir du pays ». Elles risquent ainsi de ne pas pouvoir faire entendre leur voix quant à l’avenir de l’Afghanistan et de leurs droits.

Les précisions de Xavier Sartre

La constitution afghane proclame l’égalité entre les hommes et les femmes et précise pour ces dernières le droit au travail et à l’éducation. Mais entre la théorie et la pratique, il y a un gouffre.

Évoquer alors un accord de paix avec les Taliban ne peut que faire craindre un retour en arrière pour la condition féminine. Certes, les Taliban semblent plus ouverts sur la question des droits des femmes, évoque John Watt, le directeur d’Oxfam Afghanistan. Mais ils ne représentent pas forcément la menace la plus grave.

La société afghane demeure très largement conservatrice et les femmes n’y sont pas, traditionnellement, très émancipées. Dans certaines régions, surtout en milieu rural, les femmes restent ainsi confinées à la maison. En ville, leur sort s’est amélioré, notamment grâce à l’éducation, mais il existe encore de nombreuses poches de pauvreté qui empêchent tout progrès.

D’une manière générale, estime John Watt, il faudra des générations avant que la femme afghane puisse s’émanciper complètement des traditions. En attendant, Oxfam préconise entre autres de faire intervenir les femmes à tous les niveaux du processus décisionnel, dans les pourparlers de paix et en dehors de tout cadre officiel. Il conseille aussi d’instaurer un seuil de 30 % de femmes dans tous les organes de paix. Pour que cette dernière ne soit pas synonyme de défaite pour les femmes.








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