Le Pape à Strasbourg a suscité des débats sur la laïcité

(RV) L’intervention du Pape François, mardi devant le Parlement européen, s’inscrit dans la logique naturelle du dialogue entre les institutions européennes et les Eglises, explique le cardinal allemand Reinhard Marx, archevêque de Munich, président de la Conférence épiscopale allemande et président de la COMECE, la Commission des Episcopats de la Communauté européenne.

Ce dialogue était prévu par le Traité Constitutionnel européen qui a été rejeté en 2005 par les électeurs français et néerlandais, mais il a été à nouveau inscrit dans le Traité de Lisbonne de 2007.

Le cardinal Marx comprend que cette visite du Souverain Pontife à Strasbourg ait pu susciter des débats autour de la laïcité, une notion qui n’a pas le même sens d’un pays à l’autre. Mais il rappelle que le Pape est pleinement légitime à s’exprimer dans les instances européennes.

Le prélat est interrogé par Gudrun Sailer, envoyée spéciale de Radio Vatican à Strasbourg 

«La relation entre l’Église et l’État est un peu différente dans chaque pays parce qu’en Europe, les pays ne sont pas uniformes, ils sont différents dans leur histoire. La France a une autre histoire que l’Allemagne, l’Angleterre ou l’Italie. Et c’est bien ! Il ne faut pas avoir une relation uniforme avec l’Église. Mais c’est très important d’avoir des relations avec l’Église, avec les grandes communautés de religion. L’Église, le christianisme est quelque chose de très important pour l’histoire, le présent et l’avenir de l’Europe. Le Pape a souligné cela par sa présence et aussi par les mots qu’il a choisis. Il est bon que les parlementaires, le président et les autres responsables en Europe reconnaissent que le christianisme apporte une contribution très spéciale et très importante pour la présence et l’avenir de l’Europe. L’article 17 du traité de Lisbonne prescrit un dialogue entre les Églises, les communautés religieuses et la Communauté européenne. Et c’est notre tâche et c’est aussi la tâche de l’Union. C’est une rencontre. Je crois qu’en cette journée, le discours du Pape était aussi un encouragement pour les institutions, pour les responsables et pour nous afin de renforcer ce dialogue prévu dans le traité.»