2014-11-27 15:50:00

Le Pape François est attendu en Turquie ce vendredi


François est attendu ce vendredi, à la mi-journée en Turquie pour son 6° voyage à l’étranger. Après Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI, il sera le quatrième pape à visiter ce pays… Un voyage ponctué de rencontres officielles, mais dont le point culminant sera la rencontre avec le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée, à l’occasion de la fête, le 30 novembre, de Saint-André, patron du christianisme oriental.

Comment ce voyage est-il perçu dans ce pays très majoritairement musulman ? Quelles sont les attentes de la petite communauté catholique ? Les précisions de notre envoyée spéciale à Istanbul, Romilda Ferrauto

Les médias en parlent en des termes bienveillants. Mais l’homme de la rue ignore tout de la visite du Pape François ou s’en désintéresse, dans ce pays à écrasante majorité musulmane, où la société s’islamise peu à peu. Aucun signe visible, dans les rues ni dans les kiosques. D’autant que le moment est difficile, tous le disent. Les guerres aux frontières compliquent les rapports d’Ankara avec l’Occident, et l’afflux massif des réfugiés pèse lourd sur l’économie. Et puis il y a d’autres problèmes, ajoute-t-on à demi-mot. Car ici, les bouches sont cousues, les paroles prudentes.

Mais à la cathédrale catholique latine du Saint-Esprit, à Istanbul, où le Saint-Père célèbrera la seule messe publique de son voyage, samedi soir, personne n’a peur d’exprimer sa déception, voire son mécontentement : le Pape François ne passera que deux heures avec les catholiques, beaucoup plus avec le Patriarche Bartholomée. Il ne vient pas pour eux, mais pour les orthodoxes. Ici, les ressentiments et les rivalités du passé n’ont pas totalement disparu. Ultra minoritaire, hétérogène, divisée, étrangère ou métissée, la communauté catholique apparait comme la grande oubliée d’une visite où l’œcuménisme et les rencontres protocolaires auront la part du lion.

En Turquie, le christianisme s’est desséché au fil des restrictions et des chicanes administratives, même si la situation des minorités s’est améliorée depuis l’arrivée au pouvoir de l’AKP. En l’espace d’un siècle, le pourcentage des chrétiens est passé de 20% à moins d’un demi pour cent. Et pourtant, les églises catholiques sont pleines, le dimanche, dans les grandes villes, grâce aussi aux nouveaux-venus : philippins, africains, coréens, étudiants et travailleurs, attirés par la bonne santé de l’économie turque. La Turquie n’offrira pas au Pape François ces bains de foule qu’il affectionne tant ; pas de voiture découverte pour sillonner les routes. Mais, souligne le Vicaire apostolique latin, Mgr Pelatre, en se rendant à la cathédrale du Saint-Esprit, le Saint-Père visitera et réconfortera une des "périphéries" de l’Eglise universelle.

A Istanbul, Romilda Ferrauto pour Radio Vatican








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