2014-11-28 12:45:00

Les catholiques de Turquie attendent le Pape François


(RV) Entretien - Latins, arméniens, turcophones, chaldéens, immigrés africains ou philippins, catholiques levantins et expatriés...La communauté catholique de Turquie dans sa très grande diversité va se retrouver autour du Pape samedi après-midi en la cathédrale du Saint-Esprit à Istanbul pour une messe multilingue à laquelle assisteront le Patriarche Bartholomée, le Vicaire Patriarcal Arménien apostolique, le Métropolite Syro-orthodoxe et des représentants évangéliques. Le Saint-Père aura sous les yeux une image de l’universalité de l’Eglise.

Même si le principal destinataire de sa visite en Turquie n’est pas la toute petite communauté catholique, c’est pourtant elle qui pourrait en bénéficier le plus. C’est l’avis du père Alberto Fabio Ambrosio, Dominicain qui vit actuellement entre la France, où il enseigne et la Turquie où il est vice-président de l’union des religieux et des religieuses. 

Paradoxalement, je pense que le voyage du Pape François pourrait réveiller l’Église catholique latine dans une démarche beaucoup plus courageuse et même beaucoup plus renouvelée dans ces forces. L’Église catholique latine vit un moment de pauvreté spirituelle parce que les effectifs ne sont pas très nombreux. Les effectifs viennent tous de l’étranger. Donc, en particulier, des pays d’Europe : la Roumanie, la France, l’Italie et même l’Amérique du Sud, sans oublier la Pologne. Le clergé local n’existe pratiquement pas. Le clergé local est formé pratiquement par des religieux. Donc, je pense que de manière paradoxale, même si le Pape ne vient pas que pour cette communauté latine, si pauvre soit-elle, c’est en fait l’Église latine qui pourrait en bénéficier au maximum parce qu’elle a besoin d’une force et d’une grâce particulière en ce moment de transition. Sans oublier qu’aujourd’hui, l’Église catholique latine est composée par un nombre assez important d’étrangers, beaucoup d’africains, de philippins et d’autres nationalités. Donc, il faut composer avec situation de différentes nationalités et essayer de composer l’unité avec toute cette richesse, ce qui est aussi parfois une difficulté !

Est-ce que la visite du Pape mécontente ou irrite les fondamentalistes ? On dit qu’il y a des cellules extrémistes très actives, qu’elles contrôlent même des quartiers entiers d’Istanbul.   

J’ai l’impression que la visite passe plutôt inaperçue. Pas mal de turcs que j’ai rencontrés récemment ne savaient même pas que le Pape se rendrait en Turquie. Je pense que les extrémistes sont au courant mais comme la population, les médias, l’opinion publique ne fait pas que parler du voyage du Pape, ils sont plutôt modérés.

Est-ce que le choc des assassinats du Père Santoro et de Mgr. Padovese a été surmonté ?

Mon impression, c’est qu’on a jamais véritablement fait le deuil qu’il fallait et on a essayé de surmonter cette difficulté avec un peu d’indifférence. Non pas qu’on ne soit pas triste et qu’on en ait pas souffert ! On en souffre encore aujourd’hui mais plutôt que de plus en souffrir et de passer à travers un véritable deuil, on a préféré avoir un peu d’indifférence, une réduction de la portée de ces évènements qui sont quand même gravissimes.

 

 








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