2014-12-01 16:11:00

Le Pape invite les évêques suisses à davantage défendre l'Evangile


(RV) « La Suisse est reconnue comme un pays de paix, de coexistence culturelle et confessionnelle. » Le Pape a reçu ce lundi matin au Vatican les évêques suisses actuellement en visite ad limina à Rome. Dans son discours rédigé en français et en allemand et remis aux évêques, le Pape salue l’œuvre accomplie par l’Eglise catholique mais aussi par les protestants, surtout dans « le domaine social » : « leur engagement caritatif apporte auprès des pauvres et des exclus un reflet de la tendresse du Père ». Attention toutefois, prévient le Pape, à ce que l’Eglise ne soit pas qu’une simple « belle ONG ».

Le Pape salue également les 1500 ans de l’Abbaye de Saint-Maurice, « impressionnant témoignage de vie religieuse sans interruption, un fait exceptionnel dans toute l’Europe. » Cet exemple et ce témoignage doivent encourager les évêques à « paître le troupeau, en marchant selon les circonstances devant, au milieu et derrière » pour éviter que les « belles églises et les monastères » ne deviennent des musées.

Pour assurer sa mission, les évêques suisses doivent veiller « à poursuivre leurs efforts pour la formation des séminaristes ». « Il y a là un enjeu pour l’avenir de l’Église. Elle a besoin de prêtres qui, en plus d’une familiarité solide avec la Tradition et avec le Magistère, se laissent rencontrer par le Christ et, rendus conformes à lui, conduisent les hommes sur ses chemins ». Les évêques sont donc invités par le Pape à « veiller » sur leurs prêtres « et à leur consacrer du temps, surtout s’ils se sont éloignés et ont oublié le sens de la paternité épiscopale, ou pensent ne pas en avoir besoin. Un dialogue humble, vrai et fraternel permet souvent un nouveau départ. »

A l’attention portée aux prêtres, s’ajoute celle portée aux laïcs avec qui l’épiscopat a développé une collaboration « nécessaire ». Le Pape appelle les évêques à bien veiller à ce que les « différences entre le service commun des fidèles et celui des religieux » soient respectées et à ce que le personnel soit choisi avec « soin ». C’est ainsi que les laïcs pourront « s’intégrer complétement dans l’Eglise, d’y assumer leur propre rôle ».

Dans un pays qui a légalisé l’euthanasie, le Pape incite l’épiscopat suisse à se « prononcer de manière claire sur les problèmes de société alors que certaines personnes sont tentées de s’éloigner de la réalité de la dimension sociale de l’Evangile. » Et d’encourager les évêques à présenter l’Evangile « dans son intégralité » afin d’atteindre « les personnes qui se débattent parmi les difficultés de la vie quotidienne, qui cherchent à donner un sens à leur propre vie ou qui se sont éloignées de l’Eglise. Confuses ou concentrées sur elles-mêmes, elles se laissent séduire par des modes de penser qui nient délibérément la dimension transcendante de l’homme, de la vie et des rapports humains, en particulier face à la souffrance et à la mort ».

Concernant les relations avec les cantons, le Pape espère que le Vadémécum en cours de préparation, « représentera un pas ultérieur sur la route de la clarification et de la compréhension réciproque » quant à la différence entre les fonctions des entités publiques et les structures de l’Eglise catholique. Pas question pour le Pape que ces structures publiques « puissent imposer à travers leurs ressources financières un style de vie peu cohérent avec le Christ, qui était pauvre »








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