Torture aux Etats-Unis : condamnation de l’Église catholique

(RV) - Aux Etats-Unis, l'Eglise catholique a fait entendre sa voix après la publication du rapport sur les méthodes de torture utilisées par la CIA dans la lutte contre le terrorisme. Elle s’est jointe à la condamnation des pratiques de torture dont fait état le rapport de la commission du renseignement du Sénat qui a enquêté sur la méthodes utilisées par la CIA avec les terroristes islamistes sous l'ère Bush.

Des méthodes « qui ont violé la dignité donnée par Dieu à chaque être humain », a déclaré Mgr Oscar Cantu. Le président de la Commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale (USCCB) a demandé au président américain Barak Obama des lois plus contraignantes contre la torture « pour garantir que ce qui est arrivé ne se reproduise plus à l'avenir ».

Autre condamnation : celle de sœur Patricia Chappell, directrice de Pax Christi USA, rapportée par l'agence CNS, qui s’est dite « choquée par le manque d'intégrité morale des personnes justifiant l'utilisation de la torture au nom de la sécurité nationale ». Pour Jerry Lee, directeur du bureau des affaires internationales des Missionnaires de Maryknoll, la torture est une méthode « horrible et déshumanisante qui doit cesser ».

Violation des lois et mensonges

« Le rapport indique clairement que des crimes ont été commis, des lois ont été violées et que le gouvernement a menti au peuple américain », a quant à lui déclaré Scott Wright, directeur d’un centre pour avocats, le « Avocacy Colomban et Oureach ». A ces condamnations viennent s’ajouter celles de nombreux autres leaders chrétiens et d'autres religions aux États-Unis. Ils s’indignent face à ce qui est perçu comme une grave violation des valeurs fondamentales sur lesquelles se fondent les États-Unis.

Le patron de la CIA John Brennan a reconnu jeudi que certains de ses agents avaient utilisé des méthodes d'interrogatoire « répugnantes » après le 11 septembre 2001, tout en défendant le travail de son agence dans une période difficile marquée par « la peur de nouvelles attaques ». Il s’exprimait lors d'une conférence de presse exceptionnelle au siège de la CIA.