Le nombre de personnes décédées du paludisme a baissé de près de moitié depuis l'an 2000, c’est ce qu’a affirmé lundi 08 décembre 2014, l’Organisation Mondiale de la Santé, OMS, dans son rapport annuel 2014. Entre 2000 et 2013, la mortalité liée au paludisme a diminué de 47% dans le monde et de 54% dans la région Afrique, permettant de sauver l'équivalent de 4,3 millions de vies, indique ce rapport.
"Ce sont les meilleurs résultats que nous ayons jamais eu et une merveilleuse nouvelle
en termes de santé publique", a estimé devant les journalistes à Genève Pedro Alonso,
directeur du programme mondial de l'OMS contre le paludisme.
Mondialement, ce sont 198 millions de cas de paludisme pour 584.000 décès qui ont
été recensés en 2013, soit respectivement 4,3 et 6,9% de moins qu'en 2012, avec 90%
des morts dénombrés en Afrique. Les enfants de moins
de cinq ans constituaient 78% de ces victimes.
Cette baisse des cas en Afrique s'explique notamment par des mesures de prévention
mieux appliquées, avec près de la moitié de la population à risque qui avait en 2013
accès à une moustiquaire imprégnée d'insecticide, contre seulement 3% en 2004. S'y
ajoute une intensification des tests de diagnostic ayant permis à 62% des patients
suspectés de paludisme d'être traités dans un établissement de santé publique.
Près de 128 millions de tests de diagnostics rapides ont ainsi été distribués en Afrique
l'an dernier par l'OMS.
Mais avec seulement 2,7 milliards de dollars disponibles grâce aux financements nationaux
et internationaux pour lutter contre le paludisme, soit un peu plus que la moitié
de l'objectif fixé par l'OMS, de nombreuses personnes ne peuvent toujours pas bénéficier
d'une assistance.
"Nous estimons que 278 millions de personnes en Afrique vivent dans des foyers non-équipés
de moustiquaires imprégnées et près de 15 millions de femmes enceintes n'ont toujours
pas accès à des traitements préventifs", a rappelé Margaret Chan, la directrice générale
de l'OMS.
Le rapport souligne que la pauvreté et un faible niveau d'éducation constituent des
facteurs déterminants pour le manque d'accès à ces services de base.
L'organisation mondiale de la santé s'inquiète également de la propagation du virus
Ebola qui, en déstabilisant fortement les systèmes de santé des trois pays africains
les plus touchés - Sierra Leone, Liberia et Guinée-, prive certains malades de traitements
contre le paludisme en raison de l'engorgement des services de santé.
Ces pays avaient réalisé des progrès raisonnables jusqu'en 2013 dans la lutte contre
le paludisme mais, selon l’OMS, certaines campagnes ont dû être suspendues en raison
du risque de propagation d'Ebola encouru par le personnel de santé.
«Nous pouvons gagner la lutte contre le paludisme» estime le Dr Chan. Nous disposons
d’outils efficaces et nos stratégies fonctionnent. Mais il nous faut encore parvenir
à faire bénéficier beaucoup plus de personnes de ces outils si nous voulons pérenniser
ces acquis, a-t-elle conclu.
Le son de Marie José Muando Buabualo :
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