2014-12-19 19:24:00

Les responsables de l’épiscopat français en visite au Vatican


(RV) Entretien - Vendredi 19 décembre au matin, le Pape François a reçu en audience quatre membres de la Conférence des Évêques de France (CEF). Ils étaient pour deux jours à Rome, afin de rendre compte des travaux de la dernière assemblée plénière de la CEF à Lourdes, en novembre dernier : Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la CEF, Mgr Pascal Delannoy et Mgr Pierre-Marie Carré, respectivement évêques de Saint-Denis et de Montpellier, et vice-présidents de la CEF, ainsi que Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, secrétaire général de la CEF. Plusieurs sujets ont été évoqués avec le Pape François et les responsables des différents dicastères visités par la délégation.

D’abord la famille, et les questions à approfondir concernant la pastorale familiale. Comment renouveler l’annonce de l’Évangile de la famille, et les « bonnes nouvelles » qui y sont liés, comme l’accueil de la vie et l’unicité du mariage ? Un travail est également à faire autour de l’éducation affective, relationnelle et sexuelle des jeunes, en union avec l’éducation catholique et les associations. Puis, si l’on suit le fil de la vie, il faut réviser les chemins de la préparation au mariage. Le soutien aux couples doit également être revu pour soutenir et nourrir la relation conjugale. L’accompagnement pastoral est essentiel pour surmonter les difficultés du couples, en tenant compte des réalités sociales – divorcés remariés, personnes seules, homosexuels, désireux cependant de vivre la rencontre avec le Christ – et économiques, souvent à l’origine des fragilités.
Les diocèses ont reçu les nouveaux questionnaires à remplir en vue du Synode. Cette tâche doit être complétée par une réflexion sur la pastorale, car le défi réside dans la prise en compte de la réalité des vies, pas dans une simple étude un peu abstraite. Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la CEF:

En mars 2015, les évêques se réuniront. Chacun aura effectué une synthèse des réponses au questionnaire rempli au niveau de son diocèse. Il y aura alors un débat entre les évêques français, des discussions qui permettront de rédiger en avril la synthèse nationale demandée par le secrétariat du Synode. 
Mais de ce Synode sur la famille qui aura lieu en octobre 2015, il ne faut pas attendre une focalisation sur le changement des règles de l’Église, a insisté Mgr Pontier. « Les règles ne suffisent pas à faire un chemin spirituel », a-t-il expliqué. Une mentalité légaliste ne permet pas de faire progresser la pastorale ; une pastorale qui passe donc avant la Doctrine, car c’est de là que part le chemin de conversion de chacun. Le Pape souhaite un débat comportant des réflexions théologiques nécessaires, mais interpellant surtout nos modes de vie, nos comportements. Pour le Pape, a rapporté Mgr Ribadeau-Dumas, « le Synode n’est pas un parlement mais un espace de liberté où l’Esprit-Saint puisse souffler ».

Les évêques ont également abordé la question des chrétiens d’Orient, et la situation générale au Moyen-Orient. Ils sont pessimistes et inquiets sur le sujet. Difficile de prévoir l’évolution du conflit, et de se montrer ouvert à l’accueil des réfugiés, tout en essayant de convaincre les chrétiens de rester sur place.

La vie consacrée était également au menu des rencontres. En France, l’internationalisation des communautés religieuses et des séminaires est une réalité pleine d’espérance mais complexe selon Mgr Pontier. Deux autres défis : dans la formation des formateurs, et une meilleure connaissance des besoins des diocèses et des communautés religieuses en termes de ministères presbytéraux. Les évêques sont par ailleurs soucieux d’accompagner et d’écouter les victimes des dérives des communautés nouvelles, et veulent faire preuve de vigilance face à celles-ci.

Trois jours en France pour François

Dernier sujet : le voyage du Pape François en France en 2015. « Nous n’avons rien à vous dire », a d’abord dit Mgr Pontier, avant de se raviser : « le Pape veut venir en 2015 si ça lui est possible, sinon ce sera début 2016 ». Pas davantage de précisions sur les villes visitées. Les évêques ont proposé au Pape des thèmes, des rencontres à vivre, qui lui permettront de se décider sur le déroulement final de sa visite. Rien n’a été lié à une commémoration. De nombreux évêques ont écrit au Pape pour lui proposer des villes à visiter. Mais le choix n’est pas encore fixé ; il est seulement certain que le Saint-Père passera par Paris, Lourdes, et une ville où aucun Pape n’est passé récemment. La durée de la visite, trois jours, est quasi-certaine. « Il y a une joie de recevoir le Saint-Père » chez les catholiques français, a déclaré Mgr Pontier.

Les propos ont été recueillis par Adélaïde Patrignani.








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