2014-12-19 17:42:00

Mgr. Zenari : les enfants et les mères en Syrie, "le massacre des innocents"


(RV) Entretien- Selon l’Unicef, d’ici 2015, plus de 8 600 000 mineurs syriens seront victimes du terrorisme de Daech et de la guerre civile qui a déjà causé plus de 200 mille morts. Le nonce apostolique à Damas, Mgr. Mario Zenari, a comparé ce scénario au massacre des innocents dans l’Évangile. Notre collègue de la rédaction italienne, Corinna Spirito, l’a joint par téléphone à Damas pour commenter la difficile situation des enfants syriens :

Ce sont ceux qui souffrent le plus. Généralement, avec leurs mamans, ils représentent la partie la plus faible de ce conflit. Dans les prochains jours, nous entendrons l’Évangile du massacre des innocents et nous avons vraiment sous les yeux, cette page de l’Évangile : voilà le massacre des innocents et je dirais, de tant de civils, surtout des enfants innocents. Il me semble que cette complainte à laquelle se réfère l’Evangile selon Saint Matthieu qui cite le prophète Jérémie soit encore actuelle : cette grande complainte de Rachel qui pleure ses enfants et refuse d’être consolée…Voilà, nous pourrions mettre à la place de Rachel, la Syrie, qui pleure ses enfants, ceux qui sont morts et ces 3 à 4 millions qui ont du fuir dans les pays voisins….Cette voie des innocents est une page de l’Évangile que la Syrie est en train de vivre.

Rappelons nous qu’il y a une double menace pour les syriens: d’une part, le terrorisme de Daech mais aussi la guerre civile…

Je ne me fatigue pas de le répéter: le terrorisme de cette organisation de l'Etat islamique, est venu s’ajouter et nous pourrions dire que c’est presque la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Une goutte d’eau terrible ! Nous connaissons les atrocités…Mais, cela fait maintenant presque quatre ans que ce vase de destruction, de mort, de terribles souffrances est plein. Donc, le terrorisme frappe mais il continue aussi à frapper ce conflit civil dont on a du mal à voir la fin.

 Il y a longtemps, vous nous aviez dit qu’il était nécessaire de trouver une solution globale qui soit courageuse et non palliative. Il y a-t-il eu des évolutions en ce sens ?

Je dirais que ce conflit évolue continuellement. Si je pense aux premiers jours…Malheureusement, lorsqu’on est arrivé à un carrefour, on s’est trompé de route. Même si ce n’est qu’une impression, je dirais que parfois, ce conflit a été confiné à certaines zones du conflit. Mais ce que je vois, c’est une bombe qui est en train d’exploser et qui frappe toute la population et cette bombe est la conséquence de la guerre, c’est la bombe de la pauvreté ! Une pauvreté croissante et une pauvreté qui fait sentir surtout ces jours-ci car l’hiver est arrivé. Cette année, le froid a constitué un vrai piège qui a frappé beaucoup de personnes, outre la faim et d’autres privations qu’ils subissent. Et c’est un froid dont on ne peut se défendre car on manque de carburant ou on n’arrive pas à le trouver ou encore, on le trouve mais à des prix exorbitants que les gens ne peuvent pas se permettre. Tant de maisons sont détruites, les portes et les fenêtres ne ferment pas et donc, ces derniers mois, outre à la privation de nourriture et de médicaments, les gens font face à cette bombe du froid qui les frappe tous. Il y a encore des gens qui se trouvent sous cette pluie de bombes, de mortiers ou de coups de canons. Ces personnes se trouvent dans une situation encore pire …Mais, tout le monde se trouve sous cette explosion de cette bombe, je répète, que constitue cette pauvreté généralisée qui va croissante. 








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