2014-12-23 15:06:00

Quand l'esprit de Dieu souffla dans les tranchées de la Grande Guerre


Il y a cent ans, à la veille de Noël, Benoît XV adressait un discours historique au collège des cardinaux sur les atrocités de la Grande Guerre qui était en train de détruire l’Europe. Il avait été élu Pape trois mois plus tôt. « Que les armes fratricides tombent au sol, lança-t-il. Que les mains de ceux qui ont dû les brandir retournent aux travaux de l’industrie et du commerce…. Que le jour de Noël, les gouvernants et les peuples entendent la voix de Jésus leur annonçant le don de la paix ».

Ce discours ne changea pas les équilibres d’une guerre sanglante qui allait durer encore quatre ans. Mais un évènement grandiose se produisit en plusieurs points du front, dans les Flandres, en Belgique, sur le front occidental. L’esprit de Dieu souffla au milieu des barbelés des tranchées : spontanément, sans l’accord des états-majors, une trêve des combats fut déclarée et respectée pendant quelques heures. Un épisode mémorable au cœur d’un épouvantable carnage. Le 24 décembre, en de nombreux points, les Allemands placèrent des sapins de Noël avec des bougies et des lanternes en papier sur le parapet des tranchées. Progressivement, des chants de Noël résonnèrent des deux côtés. Le lendemain, des gestes identiques se reproduisent à une plus grande échelle entre les deux camps.

Alors que dans d’autres secteurs les combats continuaient, les soldats purent s’embrasser, échanger des petits présents, récupérer et enterrer leurs morts. Anglais et allemands assistèrent ensemble à la messe, chantèrent ensemble et improvisèrent même un match de football. Les armées allemandes et alliées étaient unies par leur foi. En cette fête de Noël 1914, les racines chrétiennes de l’Europe refirent surface au milieu de l’horreur de la guerre, dans le froid de l’hiver, dans les tranchées inondées, au milieu des privations et des souffrances partagées. Dans les années qui suivirent, les gouvernements en guerre et les Etats-majors veillèrent à ce que les soldats ne fraternisent plus. Les trêves de noël furent interdites, parce qu’elles permettaient aux combattants de se reconnaître comme des frères et fils d’un même Dieu. 








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