2015-01-06 15:34:00

Belgique : euthanasie annulée pour le détenu de Bruges


(RV) A cinq jours de la date prévue pour son euthanasie, les médecins du violeur et meurtrier belge Frank Van Den Bleeken ont décidé de mettre fin à la procédure, qui suscitait la polémique en Belgique, beaucoup dénonçant dans cette évolution un détournement de la loi belge sur l'aide à la fin de vie.  L’euthanasie de ce quinquagénaire interné depuis près de trente ans devait se dérouler dimanche dans l’aile médicalisée de la prison de Bruges. Finalement, le détenu sera transféré dans un centre psychiatrique de Gand, une institution ouverte en novembre, en vue de développer un parcours adapté de soins. Le ministre belge de la Justice a par ailleurs promis un meilleur encadrement des personnes atteintes de troubles psychiques profonds, alors que le pays a été plusieurs fois condamné par la Cour européenne des droits de l'homme pour ses carences dans ce domaine. 

La demande d’euthanasie de Frank Van den Bleeken avait fait sortir de leur silence les aumôniers de prison néerlandophones. Dans une lettre ouverte, ils avaient demandé aux responsables politiques de faire en sorte que les personnes internées soient accueillies dans des institutions adaptées pour y recevoir les soins adéquats. Dans la demande d’euthanasie de Frank Van den Bleeken, les aumôniers catholiques et les pasteurs bénévoles disaient ne pas entendre tant une demande de mourir, que le souhait de vivre, mais de façon digne et humaine.

La loi belge de 2002 autorise l’euthanasie dans certaines conditions, dont la présence d'une souffrance physique ou psychique constante et insupportable. En février dernier, dans une large indifférence de l’opinion publique, le Parlement belge a approuvé le droit des mineurs à demander l’euthanasie, et ce sans limite d’âge. L’Eglise catholique a dénoncé un pas de trop, dans l’interdit de tuer qui constitue la base de la société humaine. Dans une déclaration, les évêques ont estimé que la nouvelle loi ouvrait la porte à une prochaine extension aux personnes handicapés, aux malades mentaux voire à ceux qui sont fatigués de vivre. (avec AFP/cathobel)








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