2015-01-07 19:46:00

Le journal satirique Charlie Hebdo, victime d'un carnage


Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés mercredi soir à Paris et dans plusieurs villes de France pour marquer leur solidarité avec l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, frappé par une attaque qui a fait au moins 12 morts et 11 blessés, selon la police.

Plus de 10’000 personnes sont descendues notamment dans les rues de Lyon et autant à Toulouse, selon les estimations des forces de l'ordre. Plus de 5’000 personnes se sont rassemblées au cœur de la capitale, près du siège du journal devenu symbole de la liberté d'expression, déjà menacé pour des caricatures de Mahomet.

Barbarie, violence aveugle, attaque scandaleuse et terrifiante… Il n’y a pas de mots assez forts pour qualifier cet attentat qui a frappé la rédaction du journal satirique, en plein cœur de Paris. L’équipe rédactionnelle est décimée. Cabu, Wolinski, Tignous, mais aussi le directeur de la publication, Charb : ces noms connus du grand public ont été froidement assassinés. D’après le quotidien Libération, le dessinateur Charb était directement visé.

Que s’est-il passé ? Les journalistes sont en pleine conférence de rédaction mercredi matin quand deux hommes lourdement armés entrent dans les locaux de Charlie Hebdo. Ils cherchent Charb, puis ils tirent sur tout le monde. En essayant de s’enfuir, ils tombent sur une voiture de police. Ils ouvrent le feu. Témoignage de la violence de l’attaque : un agent de police est tué à bout portant, alors qu’il se roule à terre, déjà blessé.

Selon un témoin, les deux assaillants auraient crié « Allahou Akbar ». Puis : « Nous avons tué Charlie Hebdo » et « nous avons vengé le prophète ».

Enfin, ils partent en voiture, en braque une autre dans le nord-est de Paris. C’est là que la police perd leur trace. Il n’est pas encore midi.

En fin de journée, Paris s’est littéralement barricadée. Des policiers gardent les rédactions comme celle du Monde ou de l’Agence France Presse, des militaires sont dans les gares, des vigiles en renfort dans les grands magasins. Le plan Vigipirate a en effet été relevé à son échelon le plus élevé, le niveau « alerte attentat ».

C’est l’une des attaques les plus meurtrières qu’a connu Paris. Un carnage d’une « exceptionnelle barbarie », selon François Hollande. Le président français s’est rapidement rendu sur place. Il a dénoncé un attentat terroriste et appelé à l’unité nationale.

« Nous sommes tous Français »

« Aujourd’hui toute l’Europe et le monde libre pleurent  », a lancé le président du Conseil italien, Matteo Renzi, depuis le palais Farnese, l’ambassade de France à Rome, apportant le soutien de l’Italie à l’Hexagone, « symbole de liberté ». Pour le jeune Premier ministre italien, « nous sommes tous Français ».

Au-delà des frontières françaises, les réactions sont nombreuses. La Ligue arabe et l’université égyptienne du Caire Al-Azhar, principale autorité de l'islam sunnite, ont condamné elles aussi l’attentat avec force et en soulignant que « l'islam dénonce toute violence ».

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est déclaré « consterné » par cette attaque « contre la liberté d'expression et la liberté de la presse, deux piliers de la démocratie ». Il ne faut pas tomber dans le piège de cette attaque qui vise à diviser, a-t-il ajouté.

Le président américain Barack Obama a lui parlé de « fusillade terrifiante » et le Premier ministre britannique David Cameron a qualifié l’événement « d’attaque terroriste révoltante ».








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