2015-01-13 19:31:00

Liesse autour du Pape François au Sri Lanka


(RV) Entretien - La visite du Pape François au Sri Lanka est d’ores et déjà un succès. A peine arrivée à Colombo, le Pape a été accueillie par une foule très nombreuses de Sri Lankais qui se sont amassés le long du parcours. Le Pape n’a pas hésité à les saluer longuement, sous un soleil de plomb et après un long voyage. Cette première journée sur l’île de l’océan indien a donc été marquée par cette liesse et cette communion qui semble habiter toute la population. Or, les dernières nouvelles parvenues au Vatican avant le départ lundi soir, laissaient planer quelques doutes sur l’état d’esprit des habitants vis-à-vis de ce voyage apostolique. C’est ce que confie le Père Federico Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège à notre envoyée spéciale Marie Duhamel

C’est une belle surprise pour ainsi dire car nous avions reçu dans les semaines et dans les mois passés beaucoup d’échos des tensions, de problèmes, de peurs, de difficultés. «  Est-ce le moment pour la visite du Pape ou non ? Faut-il attendre ? Qu’est-ce qui se passera avec les élections ? Il y a-t-il des risques pour la sureté ou non ? ».  En réalité, il n’y a rien de tout cela. C’est une situation complètement différente. C’est un pays qui désire la réconciliation, la paix et l’espérance. Les élections se sont passées dans la paix et le pays regarde vers l’avenir, avec une nouvelle confiance. Ce n’est pas une élection avec une grande majorité mais j’ai quand même l’impression que ce sont des élections qui donnent beaucoup d’espoir à tous. Il y a l’espérance d’un changement dans une bonne direction, dans une direction positive. C’est une atmosphère dans laquelle on accueille le Pape qui est un porteur formidable d’espérance et d’avenir, par la grâce de Dieu, la prière mais aussi par la force des messages de justice, de paix, de réconciliation, d’amour pour les pauvres et de culture de la rencontre. C’est vraiment quelque chose de fondamental dans une société qui a été marquée par des différences ethniques, religieuses et historiques aussi douloureuses. Cette culture de la rencontre que le Pape incarne, c’est ce qu’on désire et ce dont on a besoin pour bâtir l’avenir.

Avant l’arrivée du Pape, on a entendu des évêques nous dire que sa venue était un miracle de paix. Maintenant, le président nous dit que c’est une bénédiction, même pour lui qui n’est pas catholique.

Oui, exactement. C’est une chose positive. J’ai entendu que la religiosité au Sri Lanka est vivante. Il y a des différentes religions. Il y a une religiosité et la venue d’une personnalité comme le Pape qui est au-dessus des divisions et des critiques, est considéré comme une bénédiction pour tous, comme un sens de la présence de Dieu qui aide et qui est bien vu par tous. Je pense que c’est vraiment un moment de grâce.

D’ailleurs, des bouddhistes et des hindous ont demandé à participer aux différentes célébrations, cérémonies pendant ces 2-3 jours de voyage.

Oui, exactement. La rencontre interreligieuse de ce soir, c’était un succès, surtout si on prend en considération le fait qu’on avait essayé de faire la même chose pendant le voyage de Jean-Paul II et que c’était un échec car les bouddhistes ne sont pas venus. Les bouddhistes représentent 70% de la population. Cette fois-ci, il y avait 600 moines bouddhistes présents. Ca veut dire quelque chose. Il y a vraiment une possibilité d’avoir une participation beaucoup plus large et généralisée.

Et donc, le Pape a évidemment parlé toute à l’heure de dialogue pour reconstruire le pays et aller vers sa réconciliation. Évidemment, la guerre n’est pas une guerre religieuse. C’est une guerre qui reposait majoritairement sur des rebelles séparatistes mais du coup, indirectement, sur des ethnies. Toute à l’heure, il a aussi parlé des minorités, de l’importance de la liberté d’expression, de l’importance que chacun ait sa place dans la société. Ce sont aussi des messages forts pour les nouvelles autorités en place ?

Oui, naturellement. Tous les thèmes des droits de la personne sont dans un cadre de solidarité et pas d’individualisme. Comme vous savez, c’est aussi un peu le problème de la culture des droits en Europe ou dans d’autres parties du monde. Il y a une culture des droits de la personne qui change et devient droit des individus, qui ne tient pas compte du bien commun et du droit des autres. C’est un problème. Naturellement, le Pape parle beaucoup de droits de la personne et du respect des personnes qui sont nécessaires. Il pense naturellement aux problèmes des minorités dont les droits ne sont pas assez respectés. Or, les nouvelles autorités du pays doivent travailler en ce sens. Il y a toujours beaucoup à faire.

Demain, la réconciliation, ce sera aussi un des messages clefs de la journée ?

Je pense que oui car c’est un peu une entente du pays, une entente qui est dans l’air, partout. Naturellement, il y a une signification spécifique dans une canonisation. Il y a un modèle de sainteté qui nous est proposé et qui a beaucoup de significations. Mais l’une des significations est aussi qu’il est une personne aimée par tous, ici, au Sri Lanka, par les tamouls et les cinghalais, par les chrétiens et les bouddhistes. C’est vraiment quelqu’un qui peut aider l’unité. La réunion de prière a eu lieu au sanctuaire de la Vierge, dans le nord du pays, dans la région tamoule mais qui est un sanctuaire vraiment aimé par tous et pas seulement par les chrétiens. Ce sera vraiment le lieu adapté pour  un message d’amour, d’unité et de profondité religieuse très grande. 








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