2015-01-21 15:56:00

Le cardinal Filoni rencontre les autorités vietnamiennes


(RV) Entretien - Le cardinal Fernando Filoni poursuit sa visite au Vietnam. Après une première étape à Hanoï, il était ce mardi dans une paroisse du diocèse de Hung Hoa où il a célébré le baptême et la confirmation de quelque 200 adultes, des montagnards. Un moment de grande joie pour le préfet de la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples, qui était notamment entouré de Mgr Leopoldo Girelli, représentant non-résident du Saint-Siège au Vietnam.

Auparavant, le cardinal Filoni est allé à la rencontre des catholiques, évêques, prêtres, religieux, religieuses et laïcs, saluant leur vivacité. Il a également eu des entretiens avec le Premier ministre Nguyen Tan Dung à Hanoï et le secrétaire du parti communiste. Il revient sur ces différentes rencontres, interrogée par Hélène Destombes.

 

Comment est cette Eglise vietnamienne que vous avez rencontrée ?
Je peux dire que j’ai vu de mes propres yeux la vivacité, l’enthousiasme extraordinaire de l’Église de ce pays. Cela m’a vraiment touché profondément, pour la fidélité à l’Église, pour l’amour à Dieu et pour la disponibilité qui est manifestée. Aujourd’hui, c’était une très belle journée parce que j’ai déjà baptisé plus de 200 adultes. Ce sont des montagnards. Ils ont reçu la confirmation, l’eucharistie. Pour toute l’Église du diocèse de Hung Hoa, c’était une très belle journée d’amour à Dieu et de vivacité.

Ce mardi à Hanoï, vous vous êtes adressé à la Conférence épiscopale vietnamienne ainsi qu’aux prêtres. Vous avez notamment souligné l’importance de l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium. Pour quelles raisons doit-elle être un document de référence pour l’Église vietnamienne aujourd’hui ? 
J’ai souligné que l’exhortation apostolique du Saint-Père est un document qui nous inspire, qui nous donne la vision pour les années à venir. Surtout aux évêques, qui sont les premiers responsables de l’évangélisation du pays, mais aussi aux prêtres qui sont les aides les plus proches des évêques, et aux sœurs, qui sont fortement engagées dans le domaine de l’apostolat. Alors, tous ensemble, nous devons choisir cette vision du Saint-Père pour donner à ce pays la possibilité d’une évangélisation qui parvienne à tout le monde.

En octobre dernier, le Premier ministre vietnamien avait été reçu par le Pape. Aujourd’hui, c’est vous qui êtes allé à la rencontre des autorités. Quel est l’accueil que vous avez reçu et comment définiriez-vous aujourd’hui les relations entre le Saint-Siège et les autorités vietnamiennes ?
Le Premier ministre a mentionné sa rencontre avec le Saint-Père et il m'a dit avoir été impressionné par la personnalité aimable du Saint-Père et surtout sa capacité à manifester son amour au Vietnam. La seconde chose qu’il m'a dite est « c'est bon, l’Église du Vietnam travaille pour donner à son peuple une collaboration », qui est surtout une loyauté au peuple, au pays mais en même temps, une fidélité à la foi catholique ». Il m’a dit apprécier ces mots : la loyauté au pays, au peuple du Vietnam, à la loi et dans le même temps, la fidélité. « Nous pensons que ce sont les deux jambes, m'a-t-il dit, que nos fidèles peuvent utiliser pour contribuer au développement, à la vie et au progrès du pays même ». J'ai l'impression que c’était une rencontre positive qui peut favoriser encore mieux l’entente, la relation et surtout, l’estime entre le Saint-Siège et le peuple du Vietnam. Nous devons passer de l’estime à l’amour pour ce peuple et nous nous engageons dans ce domaine qui, je pense, dans le futur, donnera beaucoup de fruits.

Le Saint-Siège et le Vietnam n’entretiennent pas de rapport diplomatique mais depuis 2011, le Saint-Siège dispose d’un représentant non résident à Hanoï, Mgr. Girelli. Votre visite dans le pays s’inscrit dans cette volonté de rapprochement ?
Oui, certainement. Je pense surtout à la visite que les plus hautes autorités ont rendue au Saint-Père et à cette occasion, l’engagement que j’ai reçu de la part du Premier ministre, secrétaire du parti communiste, à Hanoï. Ils m’ont manifesté leur estime et la joie de nos relations. Il faut faire encore des pas mais nous espérons que ce seront des pas qui, peu à peu, pourront faire se développer la plénitude des relations entre le Saint-Siège et le Vietnam.

Vous avez évoqué la vivacité de l’Église vietnamienne, une Église minoritaire puisque les catholiques ne représentent qu’environ 10% de la population. Vous avez pu recueillir des témoignages ? Comment les catholiques vivent-ils aujourd’hui leur foi dans le pays dans des situations parfois difficiles ?
J’ai entendu que les autorités prennent en considération et avec beaucoup d’estime les catholiques et les contributions qu’ils apportent au pays. J’espère aussi que la contribution que nous pourrons donner, comme Eglise, au développement et aux relations avec tout le peuple du Vietnam, pourra, peu à peu, donner au Vietnam la richesse que l'Eglise porte dans la paix et dans le dialogue au sein du pays même. Nous espérons que l’Église donnera, avec sa capacité, tous les dons de rencontre, de dialogue, de pardon, de miséricorde pour être un peuple, ensemble, qui garde l’espérance dans le futur. Et j’espère que le futur sera bon. J’irai demain à Hué pour visiter le sanctuaire de Notre-Dame de La Vang où je porterai trois roses d’argent : la première pour l’évangélisation du Vietnam, la deuxième pour l’évangélisation de l’Asie et la troisième pour la paix dans le monde. 








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