2015-01-27 17:35:00

Philippines : les violences n’arrêteront pas le processus de paix


(RV) Les évêques philippins ont fermement condamné le meurtre de 43 policiers dans une fusillade contre les milices du Milf (Moro Islamic Liberation Front) et du Biff (Bangsamoro Islamic Freedom Fighters). L’affrontement s’est déroulé le 25 janvier à Mamasapano, dans la province du Maguindanao, située dans la Région autonome du Mindanao musulman. Les policiers ont fait irruption dans un village, à la recherche de deux suspects extrémistes islamiques. Ils n’auraient cependant pas demandé l’autorisation aux miliciens du Milf qui contrôlent la zone, comme le prévoit l’accord de paix. D’où la réponse des miliciens par l’embuscade et la dizaine de morts.

Dans une note, la Conférence épiscopale philippine (Cbcp) confirme le soutien décisif de l’Église pour la paix et aux négociations en cours entre le gouvernement et les milices rebelles. Le président de la Cbcp, Mgr Socrates B.Villegas, estime que l’Église « ne peut certainement pas adopter la même position que ceux qui invoquent l’interruption des négociations de paix ». Selon l’évêque de Lingayen-Dagupan, « la triste affaire » de ces derniers jours « démontre la nécessité et l’urgence d’une solution qui ne soit pas hâtive mais inclusive, basée sur des principes justes pour tous ». La Cbcp exprime donc sa proximité aux familles des policiers, « victimes d’une violence privée de sens à Mindanao », une terre qui est, par ailleurs, « déjà bien assez fatiguée par les guerres ».

L’agence de presse AsiaNews relate que le ministre philippin de l’Intérieur, Manuel Roxas, tout en commentant l’incident, déclare que l’affaire « pourrait influencer » les négociations de paix mais reste « plein d’espoir et confiant » que le travail de plusieurs années ne soit pas perdu. Selon Mohagher Iqbal, chef du comité de paix des groupes rebelles, il s’agit d’un épisode de « légitime défense ». Cependant, il a assuré que cet épisode isolé de violence ne remettra pas en discussion la paix à laquelle aspirent toutes les parties. Le vice-chef des rebelles, Ghazali Jaafar, est sur la même longueur d’ondes et a déclaré que la paix « est la seule solution possible au conflit ». 








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