2015-02-07 12:22:00

Le Pape appelle l'Expo 2015 de Milan à être gardien de la terre


(RV) « La première préoccupation doit être la personne même » et la « terre qui nous a été confiée doit être protégée ». Il s’agit du cœur du message du Pape envoyé samedi aux « Idées d’Expo 2015 », une rencontre de 500 personnes du monde entier réunis pour réfléchir sur le thème « nourrir la planète, énergie pour la vie ».

Combien de personnes « manquent de nourriture tous les jours et ont arrêté de penser à la vie, aux rapports familiaux et sociaux, et luttent seules pour leur survie », s’inquiète François, reprenant ses paroles prononcées devant la FAO à Rome en novembre dernier. Il dénonce, comme Jean-Paul II, le « paradoxe de l’abondance ». Comprenez : « il y a de la nourriture pour tout le monde, mais tout le monde ne peut pas manger, pendant que le gaspillage, la consommation excessive et l’utilisation d’aliments à d’autres fins se trouvent devant nos yeux ».

Pour dépasser la tentation de tout sophisme, le Souverain Pontife propose trois comportements à suivre : se concentrer sur les priorités, être témoin de la charité et gardien et non patron de la terre.

Il faut une « orientation décisive dans la résolution des causes structurelles de la pauvreté », affirme alors François, « résoudre les racines des maux que sont les inégalités », avant de citer Evangélii gaudium : « non à une économie de l’exclusion et de l’inégalité. Cette économie tue ». La réponse est de « rénoncer à l’autonomie absolue des marchés et de la spéculation financière et agir avant tout sur les cause structurelles des inégalités ».

Témoins de la charité et gardiens de la terre

Être témoin de la charité implique de se poser certaines questions : « d’où doit partir une saine politique économique ? Sur quoi doit s’engager un politicien authentique ? Quels sont les piliers de celui qui est appelé à administrer la chose publique ? La réponse est précise : la dignité de la personne humaine et le bien commun », tranche le Pape.

« Dieu pardonne toujours. Les hommes pardonnent parfois. La terre ne pardonne jamais ». François reprend les mots d’un vieil agriculteur pour expliquer la protection de la terre, « mère de tous ». Il rappelle aussi la doctrine sociale de l’Eglise : nous sommes appelés à « ne jamais perdre de vue ni l’origine ni la finalité des biens de la terre, de façon à réaliser un monde égal et solidaire ».

« La terre nous a été confiée pour qu’elle puisse être notre mère, capable de donner à chacun le nécessaire pour vivre », selon le Saint-Père. Il a enfin repris ses mots prononcés lors de la messe du début de son pontificat : « je voudrais demander à tous ceux qui occupent une rôle à responsabilités dans le domaine économique, politique ou social, à tous les hommes et femmes de bonne volonté : soyons les gardiens de la Création, du dessein de Dieu inscrit dans la nature. Ne laissons pas que des signes de destruction et de mort accompagnent le cheminement de notre monde. Nous devons pour cela prendre soin de nous-même. »








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