2015-02-23 16:49:00

Ukraine : Mgr Shevchuk espère un geste du Pape


(RV) Le chef de l’Eglise gréco-catholique ukrainienne s’attend à une initiative du Pape François en faveur d’une solution du conflit ukrainien. Il serait heureux que le Saint-Père écrive une lettre aux présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Petro Porochenko. Mgr Shevchuk, archevêque majeur de Kiev, l’a affirmé devant les journalistes ce lundi à Rome, au terme de la visite ad limina des évêques ukrainiens. Il connaît le Pape François puisqu’il a lui-même exercé son ministère à Buenos aires. « C’est un homme d’action », dit-il, « il parle peu mais il agit. Et il est très respecté partout dans le monde ». La chancelière allemande, Angela Merkel très engagée sur le dossier ukrainien, a été reçue samedi dernier au Vatican. Selon le chef de l’Eglise gréco-catholique, le Saint-Siège défend l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

Lors de leur visite ad Limina, les évêques ukrainiens ont invité François à venir visiter leur pays, « pour poser un pas prophétique », comme l’a défini l’archevêque majeur de l’Eglise ukrainienne gréco-catholique. Au Vatican, les prélats ukrainiens ont souligné la nécessité de lancer « un appel pour une action humanitaire internationale ».

Une catastrophe humanitaire

« Toute la société ukrainienne est blessée, physiquement et psychologiquement », a expliqué Sa Béatitude Svjatoslav Shevchuk. Les chiffres officiels de l’ONU -qui font état de plus d’un million de déplacés- ne rendent pas compte de la réalité du pays. « Il faut doubler ce chiffre ». Ils sont 600 000 à avoir cherché refuge dans un autre Etat ; parmi ces déplacés, 140 000 sont des enfants. Un chiffre dont le Pape a également fait état ce vendredi. Aujourd’hui, l’Ukraine est confrontée à une catastrophe humanitaire. L’Etat ne parvient pas à gérer l’exode massif. Caritas fait ce qu’elle peut, mais elle a besoin de soutien. Au Vatican, les prélats ukrainiens ont souligné la nécessité de lancer « un appel pour une action humanitaire internationale ».

La semaine passée, explique Mgr Shevchuk, le Pape a voulu que les évêques des zones de Donetsk et de Crimée (que revendiquent les séparatistes pro-russes) lui parlent de leurs réalités quotidiennes qui « ne consistent pas à faire de la politique », mais au contraire à « se tenir au côté de notre peuple, et à sentir l’odeur de nos brebis », comme le souhaite le souverain pontife.

La liberté religieuse remise en cause

Bien sûr, la liberté religieuse en Ukraine est aujourd’hui un sujet au cœur de l’actualité : les Tartares de Crimée, les musulmans se disent persécutés, rapporte l’archevêque majeur. « Nos frères juifs » ont fui Donetsk. En Crimée, cinq paroisses ont reçu l’ordre de se refaire enregistrer : ce qui a été fait mais, par trois fois, leur demande a été rejetée.

« Le conflit ukrainien n’est pas une guerre civile », a martelé l’archevêque majeur de Kiev, c’est une « invasion étrangère, imposée de l’extérieur ». Il précise : après l’annexion de la Crimée, le territoire a été envahi, sans déclaration de guerre.

Vendredi dernier le Pape avait reçu en audience les évêques ukrainiens en visite ad limina Au Vatican. Il les avaient exhorté à être soucieux des valeurs de leur peuple : « la rencontre, la collaboration, la capacité de résoudre les controverses ». En somme, il les avait invités à se mettre en chemin vers la paix.








All the contents on this site are copyrighted ©.