2015-02-26 17:26:00

Famiglia Cristiana apprécie peu le dernier numéro de Charlie Hebdo


(RV) L’hebdomadaire catholique italien Famiglia Cristiana goûte peu la couverture et les commentaires contenus dans le dernier numéro de la revue satirique française, le second depuis l’attaque qui a décimé sa rédaction. Il regrette que le Pape François soit représenté au sein d’une meute furieuse comprenant également Marine Le Pen, présidente du Front National, parti français d’extrême-droite, Nicolas Sarkozy, président de l’UMP, principal parti de la droite française et un djihadiste, sans oublier un loup noir, meute lancée aux trousses d’un petit chien tenant dans sa gueule un exemplaire de Charlie Hebdo.

« “Je suis Charlie”, mais aussi “je suis prétentieux” ou si voulez “je suis moraliste”. Le second numéro après le massacre du 7 janvier attaque le Pape François ». Cette représentation n’innove certes pas car elle a souvent caricaturé les papes. Mais selon le journal italien, « on ne comprend pas bien l’association entre Le Pen, Sarkozy, le djihadiste et le Pape Bergoglio, l’archevêque des Villas Miserias de Buenos Aires appelé au siège de Pierre qui rêve d’une Eglise pauvre pour les pauvres ».

Mais ce n’est pas la couverture qui dérange le plus l’hebdomadaire. C’est une phrase écrite dans la liste des remerciements de Charlie Hebdo et qui lui fait penser que les dessinateurs de Charlie « ont changé de métier et se sont mis à faire la morale au Pape ». Cette phrase fait référence aux paroles que le Pape François a prononcées dans l’avion entre le Sri Lanka et les Philippines, le fameux « coup de poing ». Charlie Hebdo conseille au Pape de relire les Evangiles « parce qu’un bon chrétien ne devrait jamais donner un coup de poing à celui qui insulte sa mère mais tendre l’autre joue ».

D’où ce commentaire incisif : « ces émules des Lumières se transforment en pharisiens – qui sait ce qu’en aurait pensé Voltaire ». Famiglia Cristiana regrette que les satiristes français n’aient pas compris la signification de cette phrase qui était, « sous forme d’exemple, une invitation à l’éthique de la responsabilité même quand il s’agit de satire, au respect de la liberté d’autrui et de ce noyau de vérité et de dignité que chaque religion porte en soi. En revanche, nos braves caricaturistes se sont mis à prêcher ». Et de conclure : « il n’y a rien de plus triste et pathétique qu’un caricaturiste qui s’érige en moraliste et en prédicateur »








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