2015-03-05 14:34:00

La Nuit des Témoins à la rencontre des chrétiens de France


A l'approche de la septième Nuit des Témoins, dont Radio-Vatican est partenaire, Olivier Bonnel a interrogé Marc Fromager, le directeur de l'Aide à l'Église en détresse. Il salue la prise de conscience par le grand public des difficultés vécues par les chrétiens dans différentes parties du monde.

Cette réalité qu’est la persécution des chrétiens est devenue largement couverte par les médias. D’un côté, on s’en réjouit parce que pour une fois, cette réalité n’est plus mise sous boisseau, n’est plus taboue. Je rappelle que la persécution des chrétiens n’a pas commencé au milieu de l’été 2014 mais qu’elle existait bien avant, y compris en Irak, en Syrie, au Moyen-Orient et dans beaucoup d’autres pays dans le monde. Et donc, pour une fois et enfin, il semble que nous ayons le droit d’en parler, que des chrétiens en parlent. Bien entendu, on ne peut pas se réjouir de la réalité que cela représente, c’est-à-dire la souffrance de centaines de milliers de personnes à travers le monde. C’est la raison pour laquelle il nous semble que la moindre des choses en tant que chrétiens, mais à la limite, même si on n’est pas croyant, en tant qu’être humain, c’est tout de même au moins une fois par an de se manifester pour ces personnes qui souffrent et qui sont victimes d’une discrimination un petit peu partout dans le monde.

Parlons un peu de cette Nuit des Témoins que vous allez organiser sur plusieurs jours. Est-ce que vous pouvez nous rappeler en quoi cela consiste ? Comment l’avez-vous organisée ?

Alors, en fait, la Nuit des Témoins est quelque chose de très simple. C’est une veillée de prière assez courte, qui dure une heure et demie. Je dis cela pour rassurer les gens parce que la « Nuit des Témoins », on pourrait avoir l’impression que c’est toute une longue nuit d’ascèse spirituelle. En fait, non. Les gens peuvent aller se coucher ensuite. L’idée est née de manière assez simple. En fait, depuis très longtemps, on tenait à rendre hommage, au moins une fois par an, aux prêtres missionnaires, religieux, religieuses, laïcs qui étaient assassinés, chaque année, dans l’exercice de leur apostolat, de leur mission. Il me semble que c’est tout de même la moindre des choses que de leur payer ce tribut, au moins une fois par an. Pendant longtemps, ça a été juste une minute de silence et de prière. Nous le demandions le Mardi Saint, à midi. Ensuite, on avait fait un rassemblement physique à Montmartre qui est le mont des martyrs, à Paris. Mais c’était au milieu de la journée, en fin de matinée. À un moment donné, on s’est dit qu’il fallait le faire le soir pour permettre aux plus jeunes, aux actifs, aux professionnels, à ceux qui travaillent, de pouvoir se joindre à nous pour cette veillée. C’est comme ça que depuis sept ans maintenant, nous organisons cet évènement, qui est donc une veillée de prière assez simple où on alterne de la prière, des chants et des témoignages. Le dernier objectif, et je crois que c’est peut-être le plus important, c’est au vu de tous ces témoins d’aujourd’hui de nous appeler, nous les chrétiens, en France à être également des témoins, là où nous sommes. En tout cas, ce sont les retours que nous avons. En général, à la fin de chaque veillée, les gens sont affermis dans leur foi et ont envie d’être témoin, d’annoncer l’Évangile à leur manière, chacun là où il habite, là où il est.

Une nouveauté, je crois, cette année, c’est que vous organisez cette Nuit des Témoins dans plusieurs diocèses : six ou sept diocèses. Et donc, c’est un évènement qui se décentralise, qui fait tâche d’huile, si j’ose dire ?

Oui, ce n’est pas une nouveauté dans le sens où on fait cela déjà depuis trois ans. Au départ, c’était un évènement parisien et ça le demeure, en quelques sortes, vu que la dernière veillée à lieu systématiquement, chaque année, à Notre-Dame de Paris. Mais depuis trois ans maintenant, nous avons pris le parti de décentraliser dans trois ou quatre villes de province. Cette année, cinq en plus de Paris et où chaque fois, il y a l’évêque du lieu. C’est une manière pour nous d’aller à la rencontre des catholiques français, des Français tout court, ceux qui veulent venir et d’incarner un petit peu ça au niveau local. Et donc là, chaque année, nous changeons de ville pour pouvoir, petit à petit, au bout d’un cycle qui prendra peut-être une vingtaine d’années, être allé dans tous les diocèses de France.  








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